Hockey sur glace: Stéphane Rochette, vous n’êtes pas mal à l’aise?

Consultant à MySport, l’ex-arbitre de National League Stéphane Rochette est amené depuis cette saison à analyser et commenter, que ce soit sur le plateau ou à la patinoire, les matches du Lausanne HC où évolue son fils Théo. Certains, sur les réseaux sociaux ou les forums, estiment qu’il devrait s’abstenir de donner son avis sur les Lausannois, surtout quand il s’agit de disserter sur le derby contre GE/Servette. D’accord, pas d’accord? On a posé la question au principal intéressé.

Stéphane Rochette, vous ne vous sentez pas mal à l’aise quand vous commentez le LHC avec votre fils Théo sur la glace?

Non, non, non! Je n’ai aucun problème, honnêtement ça ne me gêne pas du tout. Depuis le début de la saison, tout le monde s’inquiétait pour moi et, honnêtement, je n’ai pas eu une seule remarque, un seul commentaire, un seul mail, une seule personne qui a dit: «Ah il est pro LHC!» Au contraire, on m’a surtout reproché d’être dur avec le Lausanne. Franchement, il n’y a eu aucune discussion par rapport à ça, jamais! Pas une seule fois.

Et lui, Théo, vous a-t-il reproché d’être à l’antenne, ça ne le gêne pas?

Ça ne le gêne pas, non, il s’en moque! Il sait que je fais mon job et que c’est plus dur pour moi. Honnêtement, tout le monde me répétait que ce serait compliqué car j’allais être forcément fan de Lausanne. Mais je ne suis pas fan du LHC, je ne l’ai jamais été. Je dis ce qui est: quand c’est bien je le dis et quand ça ne l’est pas aussi. Mardi soir, ils ont joué un bon match, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment dans l’exécution. Pour revenir à votre question, il n’y a personne qui a embêté Théo avec ça, personne. Pourquoi pensez-vous que c’est un problème?

Prenons un exemple concret: qu’auriez-vous dit, mardi à l’antenne, si c’était lui, Théo, et non Christian Djoos, qui avait blessé Hartikainen mardi à la Vaudoise aréna?

J’ai revu encore une fois l’image et Hartikainen est en bas. J’aurais donc dit que c’était accidentel, et voilà. Quand Théo a fait son cross check contre Kloten, qu’il a écopé d’une suspension de trois matches et d’une amende de 2100 fr., je n’étais pas à la patinoire, mais le lundi, dans notre émission «Overtime», j’ai dit que la sanction était sévère tout en expliquant son geste et la position de sa crosse. Qu’il soit dans les bons ou les mauvais coups, qu’il fasse une bonne ou une mauvaise passe, je vais le dire. Je ne sais pas où vous avez vu des remarques me concernant, si c’est sur le forum de Genève, moi je n’ai jamais rien lu à ce sujet, d’autant plus que j’ai été assez élogieux avec Servette ces derniers temps. C’est par rapport au match d’hier?

Et quelle aurait été votre réaction si Théo avait été à la place de Hartikainen?

J’aurais été inquiet pour la santé de mon fils comme je l’ai été pour Hartikainen, car pour moi c’est toujours la santé des joueurs qui prime quand on évoque notamment une suspension. Même si c’est une sale blessure, je pense que Hartikainen est hors de danger.

Mais si cela avait été votre fils avec le visage en sang?

Franchement, je le répète, en début de saison on me disait «Tu verras, ce sera l’enfer pour toi», que je ne pourrais rien dire sur Lausanne. Eh bien non! Toute ma vie j’ai dû être neutre, toujours dans l’analyse, dans le regard comme lorsque j’étais arbitre. Et si Lausanne est cata comme souvent l’an passé, quand l’exécution n’est pas bonne, ou le power-play, au bout d’un moment je le dis. Au début, mes patrons me disaient qu’on verrait comment ça se passe, et ça se passe superbien. Pas une remarque, pas une!

Et si Théo devait commettre une bourde sur la glace de lourde conséquence, qui amène un but, une défaite?

Évidemment que je le signalerais. Quand je parle d’un joueur qui a commis une erreur, ce n’est pas parce qu’il est bête ou ridicule, le hockey est un jeu d’erreurs. Quand je fais une analyse, que je relève une faute d’un joueur, je ne dis pas que c’est un mauvais joueur de hockey, il y a plein d’erreurs sur un match. Bien sûr que si Théo était défenseur, ce serait peut-être différent.