Mondiaux de ski alpinUrs Lehmann: «Marco (Odermatt) est un cadeau pour la Suisse»
À l’heure de tirer le bilan sur les Mondiaux de Courchevel/Méribel, le président de Swiss-Ski s’est montré très satisfait. Et a rendu hommage au double champion du monde Odermatt.
- par
- Sylvain Bolt Courchevel
Urs Lehmann, quel bilan tirez-vous des Mondiaux ?
Nous sommes très contents. Nous avons connu des moments exceptionnels, historiques même. Les attentes étaient très hautes. Mais c’est logique quand vous êtes la nation en tête du général. Parfois, on oublie toutefois peut-être qu’aux Mondiaux, tout recommence à zéro. Aujourd’hui, la Suisse termine en tête, c’est donc un succès total pour la nation, les athlètes et Swiss-Ski.
Être la nation numéro un, en Coupe du monde et aux Mondiaux, est-ce un objectif de Swiss-Ski ?
Cela a toujours été une vision. On l’a définie il y a huit ans quand on a vu le potentiel de nos athlètes, nos installations, les stations hivernales et estivales, les belles classiques qu’on a en Coupe du monde. Sans oublier les moyens avec des sponsors et partenaires, on s’est dit qu’on devait faire partie des meilleurs au monde. Être numéro un doit être notre vision. Et on a atteint cet objectif ces dernières années.
Après le super-G masculin (une seule médaille le vendredi de la première semaine), il y avait quelques signes d’inquiétudes. Comment avez-vous géré ce moment ?
La nervosité se trouvait surtout en dehors des portes de Swiss-Ski. À l’interne, on est resté calmes. On travaille depuis assez longtemps ensemble pour rester sereins. Mais je comprends cette nervosité dans les médias et chez les fans notamment: quand vous êtes en tête des nations en Coupe du monde, il n’était pas normal de n’avoir qu’une médaille. Le week-end suivant, tout a changé grâce aux deux médailles d’or en descente, la reine des disciplines.
Avoir un phénomène comme Marco Odermatt est un cadeau du ciel pour le président de Swiss-Ski, non?
Marco, c’est vraiment un cadeau oui, pas seulement pour la Suisse ou Swiss-Ski mais pour tout le sport. Certains ont avancé qu’il était le Roger Federer du ski. Je trouve que cette comparaison correspond pas mal à sa personnalité, qui est la sienne en dehors des pistes ou dans l’équipe. On a eu dans le passé des personnes qui souhaitaient une structure privée pour avoir du succès, mais lui, c’est le contraire. Il dit qu’il a besoin de l’équipe, de Swiss-Ski, de ses parents, etc. Cet état d’esprit est quelque chose de vraiment extraordinaire et excellent pour le sport.
Quels moments vous ont particulièrement marqué?
Il a deux aspects: la performance et les émotions. Pour moi, au niveau de la performance, c’est vraiment la descente de Marco (Odermatt). C’était la course parfaite. Je n’en avais vu qu’une comme cela auparavant : Didier Cuche lors de sa victoire à Kitzbühel en 2011. C’était une performance exceptionnelle, surtout après la déception du Super-G. Il a mis de côté tout ce qu’il s’est passé avant et s’est concentré à nouveau sur ce qui arrivait. Pour les émotions, le doublé en géant de Marco et Loïc, c’était un moment très fort!