Diplomatie – Avant le G20 et la COP26, Joe Biden débute son séjour européen à Rome

Publié

DiplomatieAvant le G20 et la COP26, Joe Biden débute son séjour européen à Rome

Le président américain Joe Biden doit rencontrer vendredi le pape François au Vatican mais aussi Emmanuel Macron avant le sommet du G20 et la COP26.

Joe et Jill Biden à la descente d’Air Force One, à Rome, vendredi 29 octobre 2021.

Joe et Jill Biden à la descente d’Air Force One, à Rome, vendredi 29 octobre 2021.

AFP

La rencontre s’annonce «chaleureuse» avec le pape, un tantinet moins avec Emmanuel Macron: Joe Biden est vendredi à Rome, en chauffeur de salle avant le sommet du G20, et après avoir promis un plan «historique» pour l’économie américaine. Le président américain a atterri vers 02H25 locales en Italie.

Juste avant de monter dans Air Force One, il a présenté à Washington un plan «historique» engageant des milliers de milliards de dépenses dans les infrastructures, la transition énergétique et les prestations sociales. Mais le projet attend encore le feu vert des parlementaires américains, sur fond de dissensions dans le camp démocrate.

Après des semaines de négociations tortueuses et de déconvenues, avec une cote de confiance qui s’enfonce, Joe Biden voudrait lors de son séjour européen – dans la foulée du G20 de Rome, il ira à Glasgow pour la grande conférence COP26 sur le climat – prendre un peu de hauteur, lui qui se voit en porte-parole des démocraties face aux régimes autoritaires, Chine en tête.

Foi

Mais il commencera son voyage sur une note plus intime. Joe Biden va vendredi au Vatican, où il rencontrera le pape François, pour la quatrième fois de sa vie, mais pour la première fois en tant que président des États-Unis – il est le deuxième catholique jamais élu à cette fonction.

La Maison-Blanche s’attend à ce que cette entrevue, à laquelle assistera aussi la Première dame Jill Biden, soit «chaleureuse», selon sa porte-parole Jen Psaki. Joe Biden ne manque presque jamais la messe et évoque souvent le réconfort trouvé dans la foi, face à une série de deuils – la mort dans un accident de sa première épouse et de leur fille encore bébé, puis celle de son fils Beau, d’un cancer.

Officiellement, le président et le pape vont discuter vendredi de leurs préoccupations communes: la pauvreté, le changement climatique et la pandémie. Mais les deux hommes, dont la rencontre se tiendra loin des yeux et des oreilles des journalistes, aborderont-ils aussi la question bien moins consensuelle du droit à l’avortement?

Perte d’aura

Joe Biden le défend fermement, le pape considère que l’interruption volontaire de grossesse est «un meurtre». Mais le souverain pontife a pris ses distances avec les évêques américains, qui voudraient interdire la communion aux politiciens soutenant le droit à l’avortement. Joe Biden doit ensuite s’entretenir avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi.

Hôte du sommet du G20 qui se tient samedi et dimanche, l’ancien patron de la Banque centrale européenne suscite bien de l’intérêt aux États-Unis et ailleurs avec ses projets de réforme à marche forcée. Certains commentateurs peignent Mario Draghi, passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology et par la banque américaine Goldman Sachs, des noms familiers pour les élites américaines, en nouvelle star de la scène politique européenne.

Alors que Joe Biden, lui, a perdu de son aura. Au G20 comme à la COP26, le président américain devra montrer qu’il n’a pas seulement rompu avec les outrances verbales de Donald Trump, mais aussi avec les tentations de repli et d’unilatéralisme. Le retrait chaotique d’Afghanistan en août a perturbé les alliés des États-Unis.

Raviver la flamme

Joe Biden vantera sans doute abondamment ses réformes, lui qui promet «le plus grand investissement jamais réalisé pour faire face à une crise climatique»: 550 milliards de dollars (500 milliards de francs) pour tailler dans les émissions de gaz à effet de serre.

Mais ses partenaires internationaux l’ont vu embourbé dans la procédure parlementaire, qui n’est pas bouclée. Ils ont noté que Joe Biden a dû réduire de moitié ses promesses de dépenses sociales – qui restent, avec 1750 milliards de dollars (1595 milliards de francs), gargantuesques. Le président américain, qui rappelle volontiers avoir sillonné le monde comme sénateur puis vice-président, veut rallumer la flamme avec ses alliés.

À commencer par le président français Emmanuel Macron. Les deux hommes doivent se voir vendredi à Rome – horaire et lieu ne sont pas encore connus – pour sceller leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique autour d’un contrat de sous-marins australiens, que les États-Unis ont soufflé à la France.

(AFP)

Ton opinion

3 commentaires