La Fan Zone pour le Mondial 2022 est annulée à Genève

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GenèveEn raison d’un «climat délétère», la fan zone est annulée

L’organisateur de la manifestation, qui devait se tenir sur la plaine de Plainpalais, a décidé de renoncer. Il explique que la polémique suscitée par l’événement a fait fuir annonceurs et exploitants.

Léonard Boissonnas
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Léonard Boissonnas
Il n’y aura pas d’écran géant pour regarder le Mondial de foot.

Il n’y aura pas d’écran géant pour regarder le Mondial de foot.

TDG

Il n’y aura finalement pas de fan zone au bout du lac lors de la Coupe de monde de foot. Nepsa, la société à qui la Ville avait confié la tenue de la manifestation qui devait se tenir du 20 novembre au 18 décembre, sur la plaine de Plainpalais, a décidé d’annuler l’événement. Dans un communiqué diffusé mercredi en début d’après-midi, les organisateurs pointent un «climat plus délétère chaque jour», indiquant avoir notamment été «agressés de manière particulièrement violente sur les réseaux» et avoir été qualifiés de «criminels», «assassins», «fachos», ou «collabos».  Une plainte pénale avait été déposée. 

Ces dernières semaines, des voix politiques s’étaient élevées pour encadrer la manifestation. Sur initiative des Verts et des Socialistes, le Conseil municipal de la Ville avait voté une enveloppe de 20’000 francs pour la production d’une vidéo de sensibilisation autour des problèmes environnementaux et des droits humaines liés à l’organisation du Mondial au Qatar.

«Tout le monde avait peur»


«La polémique a fait fuir une grande partie des exploitants et la quasi-totalité des annonceurs, rendant impossible l’exploitation de ce lieu, qui se voulait convivial et festif», déplore Nepsa. La société fait part de 90% de pertes sur les ventes d’espaces publicitaires et le désistement de la moitié des exploitants pressentis. «Tout le monde avait peur d’y aller», relate le patron de Nepsa, Frédéric Hohl. Pour organiser un événement gratuit de ce type, «il faut des écrans publicitaires» sinon «tout l’aspect économique s’effondre». S’il se dit d’accord avec les préoccupations exprimées, «les gesticulations à l’international et des groupes municipaux n’ont pas aidé, souligne-t-il. Mais nous n’y sommes pour rien, c’était à la base qu’il fallait agir et pas dix ans après.»

Arrêter l’hémorragie


Frédéric Hohl évoque également les risques sécuritaires que comportait la tenue de cette fan zone, «l’une des dernières d’Europe», face à de possibles manifestations hostiles ou de protestation. «Nous avons dû faire une pesée d’intérêt, nous avons pris huit jours pour réfléchir, poursuit l’organisateur. Cela fait beaucoup dans ce dossier. Aujourd’hui, ce n’est bien sûr pas la fête au village, mais nous avons arrêté l’hémorragie.»

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