DémissionSimonetta Sommaruga: «J’ai exercé cette fonction avec joie et passion»
La ministre socialiste, âgée de 62 ans, a annoncé à la surprise générale qu’elle démissionnait pour la fin de l’année en raison de la santé de son mari. Le PS veut un ticket 100% féminin pour lui succéder.
![Christine Talos](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/b90562b8-60f7-489e-9b13-f3fb7dba0be9.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1639%2C2048&fp-x=0.48688224527150703&fp-y=0.3447265625&crop=focalpoint&s=dc784a6cc1be1f40b2f04ab98e9ff953)
On résume la situation:
Grosse surprise ce mercredi. Après la démission d’Ueli Maurer pour la fin de l’année, c’est au tour de Simonetta Sommaruga de quitter le Conseil fédéral. La ministre bernoise a annoncé sa démission pour la fin de l’année. «Cette décision est un peu abrupte pour moi aussi et elle arrive plus tôt que prévu», a-t-elle indiqué à la presse avec émotion.
D’une voix voilée, la Bernoise a mentionné les problèmes de santé de son mari, l’écrivain Lukas Hartmann, âgé de 78 ans. Celui-ci vient d’avoir un accident vasculaire cérébral (AVC). «Cela a été un choc pour nous deux», a-t-elle reconnu. La ministre a indiqué qu’il allait mieux et qu’il était bien accompagné. «Mais c’est un événement qui fait que je ne peux pas continuer comme avant», a-t-elle indiqué.
«Depuis 12 ans, je mène une vie où la fonction de conseillère fédérale a toujours eu la priorité absolue», a-t-elle relevé. Cette fonction «exige un engagement total de tous les instants», a-t-elle souligné. «J’ai exercé cette fonction de toutes mes forces, avec détermination, joie et passion. Je suis heureuse d’être conseillère fédérale et je le resterai jusqu’au bout», a-t-elle lancé.
Simonetta Sommaruga, 62 ans, avait dû manquer durant une semaine le travail en raison de l’état de santé de son mari, qui avait été hospitalisé en urgence. Samedi, son collègue Alain Berset avait indiqué, lors de l’ouverture du congrès du PS à Bâle, être de tout cœur avec elle, ainsi que les autres membres du Conseil fédéral, dans ces moments difficiles.
La conseillère fédérale a dressé un bref bilan de ces 12 ans au gouvernement. Elle a collaboré avec de nombreuses personnes, associations et organisations, rappelle-t-elle. «Mais il faut de nombreuses étapes pour faire de grands changements». Elle mentionne également différents projets réussis au cours de sa carrière au Conseil fédéral, dont la table ronde sur l’énergie hydraulique.
Parmi les grands projets de réforme, elle a cité les procédures d’asile accélérées, la modernisation du droit civil ou du droit de la famille. Des thèmes comme l’égalité salariale et le quota de femmes ont également été importants pour elle, indique la Bernoise. Souvent la cible de l’UDC, Simonetta Sommaruga a par ailleurs affirmé qu’elle n’a jamais été blessée par les critiques. «Si on a peur des critiques, il ne faut pas faire de la politique.» Elle a toutefois admis que les relations étaient devenues plus difficiles.
Année 2020, l’année de toutes les pressions
De quoi a-t-elle été le plus fière? «Fière, je ne sais pas, mais ce qui m’importait est que notre gouvernement reste uni dans les sanctions prises suite à l’agression russe en Ukraine. Il y a bien des éléments dont je suis moins fière, comme dans tous les parcours, mais dans l’ensemble, l’équilibre m’a semblé bon.»
Enfin, interrogée sur tous les conseillers fédéraux qu’elle a vu passer en 12 ans, la Bernoise a rappelé avec un sourire sa première année au gouvernement, l’année où quatre femmes étaient au pouvoir. «C’était une bonne année!» Mais elle a surtout mentionné l’année 2020, l’année où la pandémie a commencé sous sa présidence. «Il fallait prendre des décisions très rapides et si importantes pour la population, on se réunissait cinq fois par semaine avec le Conseil fédéral, la pression était sur tout le monde».