Hockey sur glaceGaëtan Haas: «Même à 0-3, on savait que ça pouvait tourner»
Le capitaine du HC Bienne s’est exprimé vendredi soir après la folle victoire (4-3 ap) de son équipe devant les Zurich Lions lors de l’acte II des quarts de finale des play-off de National League.
- par
- Chris Geiger - Bienne
Le quart de finale entre le HC Bienne et les Zurich Lions a peut-être basculé vendredi soir à la Tissot Arena. Menés de trois longueurs peu après la mi-match, les Seelandais se dirigeaient vers un revers qui n’allait prêter à aucune discussion. C’est alors que Mike Künzle, pour son troisième but depuis le début des play-off, a sonné la révolte à quelques secondes de la deuxième sirène (39e, 1-3). Le tournant de cet acte II.
Car, dans la foulée, Jere Sallinen (43e, 2-3), Fabio Hofer (60e, 3-3) et Toni Rajala (64e, 4-3) ont permis au HCB de renverser les hommes de Rikard Grönborg. Et de confirmer le break réalisé d’entrée mercredi au Hallenstadion, au lieu de voir les Lions égaliser à une victoire partout dans cette série au meilleur des sept matches.
Pour marquer ce deuxième point, Gaëtan Haas et ses coéquipiers ont montré une superbe force de caractère pour se relever d’un trou noir long de onze minutes en deuxième période. Durant ce laps de temps, le score est passé de 0-0 à 0-3. L’affaire semblait classée vu des tribunes. Elle ne l’était pas du tout pour le capitaine biennois et ses partenaires.
«Disons que ce n’est pas quelque chose qu’on peut travailler, mais on a fait nos expériences tout au long du championnat, explique l’international suisse. Durant la saison régulière, on a déjà été menés de trois longueurs et on a fini par remporter la rencontre. Ces expériences nous ont aidé ce soir (ndlr: vendredi) car elles nous ont prouvé qu’on en était capables. De toute manière, on n’avait pas le droit de baisser les bras, encore moins en play-off. On savait que tout pouvait arriver, surtout à la maison. On était également conscients que notre équipe est capable de marquer beaucoup de buts. Même à 0-3, on savait que ça pouvait encore tourner. Et c’est ce qui s’est passé.»
Provocations zurichoises
Les Biennois ont provoqué ce destin heureux, cette dose de réussite. Les hommes d’Antti Törmänen ont ainsi tiré à 21 reprises en direction de la cage défendue par Jakub Kovar après la 40e minute. Le gardien tchèque a longtemps retardé l’échéance, mais ce qui devait arriver arriva à 35 secondes de la sirène finale.
«On a eu tellement d’occasions au cours des dix dernières minutes, se remémore l’attaquant de 30 ans. On savait que le puck allait finir par entrer. On y a toujours cru. C’est un des mots qui revient toujours dans le vestiaire. C’est cette attitude qui a fait la différence.»
Tout comme la capacité des Seelandais à retrouver leurs esprits dans le money-time, eux qui ont su se contenir malgré les incessantes provocations zurichoises.
«On en a parlé lors de la deuxième pause, révèle l’ancien joueur d’Edmonton. Car ce n’est pas notre jeu de jouer physique, de s’énerver contre les arbitres, de prendre des pénalités inutiles juste parce qu’on veut montrer à l’adversaire qu’on est aussi capables de jouer dur. On doit vraiment jouer sur nos qualités. Celles qui consistent à miser sur notre vitesse, sur notre capacité à mettre l’adversaire sous pression. C’est ce qu’on a réussi à faire durant le troisième tiers lorsqu’on a recommencé à simplement jouer au hockey.»
En retrouvant son ADN, le HCB a retrouvé son efficacité. Il a également laissé son adversaire – comme souvent frustré lorsque les éléments lui échappent – sortir tout seul de son match. Mais tant qu’ils seront en vie, les Zurich Lions resteront dangereux.
«C’est clair que le scénario de cette partie a dû leur mettre un coup au moral, concède Gaëtan Haas. Mais cette équipe possède de l’expérience et du talent. Elle sait jouer des play-off. Et même si on parvenait à gagner dimanche et à mener 3-0 dans la série, Zurich continuerait d’y croire. Il faut quand même reconnaître que les deux premiers matches se sont joués sur un but, que ça aurait pu tourner des deux côtés à chaque fois. Mais on a bossé fort et on a mérité nos victoires.»
C’est avec l’ambition d’en décrocher une troisième consécutive que les Seelandais se déplaceront dimanche (coup d’envoi à 20h) au Hallenstadion. Pour que ce scénario se produise, le HCB devra néanmoins gommer quelques erreurs aperçues vendredi soir à la Tissot Arena.
«Comme lors de l’acte I, on a encore concédé bêtement un but alors qu’on évoluait en power-play, rappelle le joueur de centre. On s’est surtout mis un peu tout seul dans une mauvaise situation. Le positif, c’est qu’on est parvenus à renverser tout ça. L’acte III sera le plus dur de la série. On va donc vouloir se rendre à Zurich avec l’ambition de réussir un match solide, et ce durant 60 minutes.»
Une chose est certaine: les Biennois ont fait le plein de confiance pour préparer au mieux ce rendez-vous capital.