SyrieLe commanditaire des attentats de Paris et de Nice abattu
Une frappe américaine a tué un chef du groupe État islamique qui avait revendiqué les attentats du 13 novembre, à Paris, et celui du 14 juillet 2016, à Nice.
Un chef du groupe jihadiste État islamique (EI), responsable d’attaques perpétrées en Europe, a été tué lors d’une frappe américaine en Syrie, mardi, a annoncé le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
Khaled Aydd Ahmad al-Jabouri était notamment «responsable de la planification d’attaques de l’EI en Europe», a indiqué le Centcom, dans un communiqué, soulignant que sa mort allait «temporairement perturber la capacité de l’organisation à fomenter des attaques à l’étranger».
Les attentats du 13 novembre
Le groupe État islamique a revendiqué une série d’attaques meurtrières en Europe du temps de sa puissance, alors qu’il contrôlait de vastes régions en Syrie et en Irak, où il avait proclamé un «califat» et faisait régner la terreur. Il avait notamment revendiqué les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et dans sa proche banlieue (130 morts), ainsi que l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, dans le sud-est de la France (86 morts).
Toujours en 2016, trois attentats suicides en Belgique, notamment dans la région de Bruxelles, avaient fait une trentaine de morts au total. L’année suivante, des attentats revendiqués par l’EI les 17 et 18 août en Espagne, notamment à Barcelone, avaient fait seize morts.
Le commandement militaire américain indique que la frappe de mardi a été menée dans le nord-ouest de la Syrie et assure qu’aucun civil n’a été tué ou blessé lors du raid. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), un drone américain a visé le responsable de l’EI dans la province d’Idleb, dans un secteur contrôlé par les jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie.
Tué par un drone
L’homme, un Irakien qui se faisait passer pour un Syrien et se faisait appeler Khaled, s’était réfugié dans cette région il y a dix jours, précise l’Observatoire, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Il a été visé par le drone alors qu’il marchait près de son domicile et parlait au téléphone, selon l’OSDH.
«L’EI continue de représenter une menace pour la région et au-delà», a affirmé le patron du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient , le général Michael Kurilla, cité dans le communiqué du Centcom. «Même affaibli, le groupe reste capable de mener des opérations dans la région, avec la volonté de frapper au-delà du Moyen-Orient».
Depuis la défaite territoriale de l’EI en Syrie en 2019, plusieurs centaines de soldats américains, déployés dans le nord-est du pays dans le cadre de la coalition antijihadiste, continuent de combattre avec les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) et de cibler des membres présumés de l’EI.
Des précédents
Les États-Unis annoncent régulièrement viser des responsables de l’EI réfugiés en Syrie. En octobre 2019, ils avaient annoncé la mort du chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération américaine dans le nord-ouest de la Syrie.
Le 16 février dernier, l’armée américaine avait annoncé avoir tué lors d’un raid dans le nord-est en Syrie un chef important du groupe extrémiste, une opération au cours de laquelle quatre soldats américains avaient été blessés.
En 2022, deux autres chefs du groupe ont été tués, l’un en février, par les forces spéciales américaines dans le nord-ouest et l’autre en octobre, par d’anciens rebelles de la province de Deraa (sud) soutenus par le régime. Malgré sa défaite territoriale, l’EI continue de mener des attaques en Syrie, où le groupe jihadiste a ciblé récemment des civils qui ramassaient des truffes dans le désert, faisant des dizaines de morts.