Suisse: Comment Coop et Migros vendent les données de leurs clients

Publié

SuisseComment Coop et Migros vendent les données de leurs clients

Les deux enseignes récoltaient jusqu’ici des infos pour leur propre usage. Une enquête montre qu’elles en tirent désormais profit en les vendant à des tiers.

Julien Baumann
par
Julien Baumann
Les géants de la distribution suisses disposent de données clients très prisées par d’autres marques.

Les géants de la distribution suisses disposent de données clients très prisées par d’autres marques.

20min/Michael Scherrer

Les données sont certes anonymisées, mais, les habitudes d’achat, l’âge, le sexe et la région où l’on habite constituent autant d’indispensables informations pour de nombreuses marques qui cherchent à mieux cibler leur clientèle. La «NZZ am Sonntag» révèle aujourd’hui comment Coop et Migros se profilent sur le fructueux marché des données, à la manière de Facebook, Google ou Amazon.

On apprend que Coop a même développé et mis en service un système centralisé. Cela signifie que ce qui est vendu au supermarché, en ligne ou dans l’une des nombreuses filiales de Coop comme Jumbo, Import Parfumerie ou Interdiscount y est enregistré. Migros dit ne pas en être à ce stade, mais admet avoir déjà encaissé des chèques de fournisseurs en échange de ce type d’informations. On ne sait pas combien rapporte ce marché aux deux géants de la distribution.

Réaction aux produits concurrents

Les populaires cartes de fidélité et d’avantages Cumulus et Supercard ont contribué à remplir les bases de données depuis la fin des années 90. Coop et Migros se justifient en parlant de services rendus à leurs fournisseurs. Ces derniers peuvent ainsi mieux comprendre leurs clients, adapter leurs pubs et aussi voir comment ils réagissent à des produits concurrents.

Tant Migros que Coop promettent que les données anonymisées qu’elles vendent ne sont plus juridiquement des «informations clients». C’est peut-être vrai du point de vue de la loi, mais il s’agit tout de même d’un abus de langage, note la «NZZ», car les informations des clients constituent la base du produit. Et l’anonymat est-il vraiment garanti?

Des études ont montré que l’on peut rapidement tirer des conclusions sur les personnes si l’on croise des données anonymes avec d’autres sources, comme les cookies, met en garde Lucien Jucker de l’organisation alémanique de protection des consommateurs. Seule façon d’y échapper selon lui: renoncer à la Cumulus ou à la Supercard et prendre le plus de précautions possible lors d’achats en ligne.

Ne ratez plus aucune info

Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boîte mail, l’essentiel des infos de la journée.

Ton opinion

38 commentaires