Hockey sur glace«La Chaux-de-Fonds aurait signé direct pour être à 2-2»
Jaison Dubois et les Abeilles restent sur deux revers de suite face au HC Ajoie dans le barrage de promotion/relégation. Ils disent pouvoir rebondir, malgré la fatigue. Dès ce samedi à l’occasion de l’acte V?
- par
- Chris Geiger
Jeudi soir aux Mélèzes, un sentiment général a parcouru les gradins une nouvelle fois archibondés de la vénérable patinoire chaux-de-fonnière: les Abeilles ont piqué du nez physiquement lors de cet acte IV du barrage de promotion/relégation perdu (1-4) face au HC Ajoie. Moins aériennes qu’à l’accoutumée, elles ont semblé être dans le rouge par séquences.
La saison a été longue pour les hommes de Louis Matte qui disputaient jeudi, à l’instar de la formation bruntrutaine, le 62e match de leur saison. Éprouvante physiquement, elle l’a aussi été mentalement avec trois tours de play-off remportés, un titre de champion de Swiss League fêté – et à digérer – ainsi qu’un barrage chargé en émotions face au rival de l’Arc jurassien.
Les hockeyeurs de la métropole horlogère, qui ont vu la Vouivre recoller à 2-2 dans la série, vont-ils être en capacité de rebondir? Ou vont-ils être contraints de mettre la flèche? «Les jambes me paraissaient lourdes lors de cet acte IV, reconnaît Jaison Dubois. Mais le groupe n’est absolument pas sur les rotules. C’était un match comme ça.»
La cadence infernale dictée par le calendrier ne laisse pas beaucoup de marge à Louis Matte ainsi qu’à l’ensemble du staff du HCC. Les heures entre les parties sont précieuses pour les joueurs et dédiées au maximum au travail de régénération des corps, qui sont mis à rude épreuve depuis la mi-février et le début des séries éliminatoires.
«Certains jouent avec des bobos, confirme, sans surprise, l’entraîneur chaux-de-fonnier. Ils font de leur mieux. Il ne faut pas oublier qu’on dispute notre quatrième ronde de play-off, alors qu’Ajoie n’est qu’à sa deuxième série. Avec la répétition des efforts au quotidien, ça devient plus difficile. Le programme entre les matches? Ça ne sert à rien de taper sur le clou de mes gars. Ils doivent récupérer, faire leurs traitements et se préparer pour ce samedi.»
Car le début d’une mini-série au meilleur des trois matches attend le coach canadien et ses hommes. Un dernier sprint qu’il s’agira de bien négocier pour les Abeilles si elles entendent toujours voler vers la National League. En ce sens, les premières minutes du cinquième duel revêtiront une importance capitale.
«On est une équipe qui n’a jamais encaissé plus de deux défaites de suite, poursuit le technicien québécois. On a tout le temps su réagir. On doit trouver les moyens de réagir à nouveau, sans se diviser, en restant tous ensemble. La confiance est toujours là. Il n’y a rien de cassé. On doit simplement retrouver de l’énergie pour bien commencer ce prochain match.»
Cette notion de fraîcheur physique devrait être l’une des clés d’un acte V qui s’annonce bouillant du côté de Porrentruy. «Il va falloir nous réimposer physiquement, reprend Jaison Dubois. En face, ce sont des gros gaillards. Ils ont mis beaucoup d’intensité au cours des deux derniers matches. À nous de leur rentrer dans le lard, d’être prêts physiquement et de leur montrer qu’on est aussi des beaux bébés. L’intensité va changer lorsqu’ils verront qu’on a aussi du répondant.»
Les deux revers concédés coup sur coup n’ont brisé ni la confiance, ni la motivation des Chaux-de-fonniers assure l’assistant-capitaine. «Il s’agit maintenant de venir le couteau entre les dents à Porrentruy, lance le joueur de 26 ans, qui quittera les Mélèzes pour Thurgovie au terme de la saison. Il n’y a de loin pas le feu dans la maison. Je rappelle qu’Ajoie était le favori au début de la série. Au début de cette dernière, on aurait signé direct pour être à 2-2 après quatre matches. On a encore trois matches à jouer. À nous de lâcher les chevaux et de faire en sorte que les 5225 spectateurs soient fiers de nous.»
Celui qui est devenu, le 21 mars dernier à Olten, champion de Swiss League avec le HCC, 27 ans après son père Daniel, entend évidemment quitter son club formateur par la grande porte. Il appelle donc à une réaction de son équipe à l’occasion de l’acte V. «Car si on gagne samedi, Ajoie sera vraiment dans ses petits souliers», glisse-t-il astucieusement.
Et «La Tchaux» s’offrirait deux pucks de promotion. Mais ça, c’est de la musique d’avenir.