AustralieIls laissent mourir une fillette malade en espérant que Dieu la guérisse
Douze membres d’un groupe religieux ont été inculpés cette semaine pour avoir privé une jeune diabétique de son traitement et avoir entraîné sa mort.
- par
- J.Z
«En près de 40 ans dans la police, je n’ai jamais été confronté à une affaire comme celle-ci», s’indigne l’un des enquêteurs auprès du portail australien news.com.
Mardi matin, douze personnes ont été arrêtées près de Toowoomba, dans le Queensland, et inculpées pour le meurtre présumé de la petite Elizabeth Struhs, 8 ans, en janvier dernier. Toutes membres d’un groupe religieux, elles sont accusées d’avoir privé la fillette, atteinte d’un diabète de type 1, de son traitement et de l’avoir laissé mourir, espérant qu’elle guérirait grâce à leurs chants et prières.
Privée de soins médicaux
L’enfant est décédée le 7 janvier dernier à son domicile familial. Sa mort n’a été signalée à la police que 24 heures plus tard. Selon le «Guardian», ses parents Kerrie Elizabeth Struhs et Jason Richard Struhs ont été inculpés au début de l’année et placés en détention en attente de leur procès.
D’après les enquêteurs, toutes les personnes arrêtées, parmi lesquelles figure un jeune de 19 ans, étaient au courant de l’état de santé d’Elizabeth. Pendant six jours, elles auraient été présentes auprès de la fillette, psalmodiant, chantant et la privant de son insuline jusqu’à sa mort. «14 personnes au total ont choisi de priver cette jeune fille de son droit à des soins médicaux», déplore un détective auprès de news.com.
«Source d’inspiration»
Elizabeth Struhs avait sept frères et sœurs. L’aînée, Jayde Struhs, a déclaré dans un hommage sur Gofundme.com avoir fui sa famille à l’âge de 16 ans après avoir remis en question les pratiques religieuses de la «secte» dont ses parents font partie. «Ils poussent la religion à l’extrême, nous séparant du monde réel et de la famille élargie qui n’était pas croyante», décrit-elle.
Dans son message, elle confie avoir été rejetée par ses parents lorsqu’elle a découvert son homosexualité. Elle affirme également avoir essayé de garder le contact avec ses frères et sœurs, espérant les «aider à vivre un jour une vie normale». Elle ajoute que ces derniers vivent désormais avec elle et sa partenaire, qui a elle-même des enfants.
«Elizabeth nous a été enlevée bien trop tôt, et toute une vie de souvenirs que nous n’avons jamais pu avoir avec elle s’est envolée en un instant, écrit Jayde Struhs. Son courage face à l’adversité était une source d’inspiration. Elle était une lumière brillante pour tous ceux qui la rencontraient.»