Crise économieLe Sri Lanka veut faire bosser ses femmes à l’étranger
Le gouvernement srilankais, qui doit faire face à une grave crise économique, a décidé d’abaisser l’âge des femmes pouvant aller travailler hors du pays. Histoire de rapporter un peu d’argent.
Le Sri Lanka, frappé par la pire crise économique de son histoire, a ramené à 21 ans l’âge minimum requis pour qu’une femme puisse travailler à l’étranger et gagner des dollars dont le pays a tant besoin. Cette décision intervient au lendemain de la fermeture des écoles et des administrations non essentielles de l’île pour deux semaines, afin de réduire les déplacements et de préserver les stocks de carburant en voie d’épuisement.
Le gouvernement sri-lankais a débuté lundi des négociations avec une délégation du FMI arrivée sur place. Le pays a demandé son aide après avoir fait défaut en avril sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars. L’île d’Asie du Sud est frappée par la pire crise économique de son histoire et une grave pénurie de devises étrangères ne lui permet pas d’importer suffisamment de nourriture, de pétrole et autres produits essentiels.
Accroître l’employabilité
Les envois de fonds des Sri Lankais travaillant à l’étranger ont longtemps été une source essentielle de devises pour le pays, rapportant environ 7 milliards de dollars par an. En raison de la pandémie de coronavirus, ce chiffre n’était plus que de 5,4 milliards de dollars en 2021 et il devrait passer sous la barre des 3,5 milliards de dollars cette année. Plus de 1,6 million de personnes de cette nation de 22 millions d’habitants travaillent à l’étranger, principalement au Moyen-Orient.
Le gouvernement a donc décidé d’assouplir les règles concernant l’âge minimum requis pour les femmes partant travailler à l’étranger. «Le gouvernement a approuvé la décision d’abaisser l’âge minimum à 21 ans pour tous les pays, étant donné la nécessité d’accroître les possibilités d’emploi à l’étranger», a déclaré aux journalistes son porte-parole Bandula Gunawardana.
Grave crise humanitaire à venir
Ces restrictions avaient été mises en place en 2013, après la décapitation en Arabie saoudite d’une Sri-Lankaise de 17 ans à la suite du décès d’un enfant dont elle avait la charge. Après le tollé suscité par cette exécution, seules les femmes de plus de 23 ans étaient autorisées à se rendre à l’étranger, tandis que pour l’Arabie saoudite, l’âge minimum a été fixé à 25 ans.
L’ONU a prévenu que la crise économique pourrait se transformer en une grave crise humanitaire, des millions de personnes ayant déjà besoin d’aide.