GolfTiger Woods est indestructible
Le tigre a rugi à nouveau, treize mois après son accident. L’Américain de 46 ans a repris la compétition à l’occasion du Masters d’Augusta, jeudi. Il a bouclé son premier tour en -1.
Tiger Woods a réalisé une entame bluffante jeudi au Masters d’Augusta, où il a bouclé son premier tour avec un coup sous le par, plus de treize mois après l’accident de voiture qui faillit lui coûter sa jambe droite.
Avec encore une grande partie du plateau actif sur les greens, Woods se retrouve autour du Top 10, à trois longueurs du leader provisoire, l’Australien Cameron Smith (-4).
La légende du golf, vainqueur de quinze Majeurs, a tapé sa première balle sur le parcours mythique à 11 h 05 locales (17 h 05 françaises, 15 h 05 GMT), une demi-heure plus tard que prévu en raison d’orages survenus à l’aube, auxquels a brièvement succédé la bruine, puis, toute la journée, un soleil éclatant.
Aucun signe de faiblesse
L’Américain de 46 ans, parti dans le même groupe que le Sud-Africain Louis Oosthuizen et le Chilien Joaquin Niemann (qui n’était pas né lorsqu’il s’adjugea son premier Masters en 1997), n’a trahi aucun signe de faiblesse, à la fois physiquement et dans son jeu.
Hormis une petite erreur sur le par cinq du No 8 (bogey), Tiger s’est montré très solide sur son premier neuf. Il a manqué de peu un premier birdie sur le No 5, sa balle ressortant du rebord, avant de le réussir sur le suivant. Sur ce No 6, un par 3, Woods est même passé tout près d’un trou en un, son «tee shot» échouant à quelques centimètres du trou.
Le poing serré
Il a ensuite passé sans encombre l’Amen Corner, le triptyque 11-12-13 où se gagne et où se perd un Masters, parvenant même à refaire birdie sur le par cinq du troisième segment.
Au No 14, ce fut un peu plus compliqué: son drive est parti trop à gauche, mais il a su très bien se replacer en sortant des arbres, avant de manquer son putt, ce qui lui a valu son deuxième bogey du jour pour revenir dans le par (0).
Mais le meilleur était à venir, puisqu’il a réussi son troisième birdie sur le par trois du N.16, d’un putt loin d’être aisé mais dosé parfaitement, et l’a célébré le poing serré.
Il a ensuite assuré le par sur les deux derniers trous, finissant la montée du N.18 à grands pas sans s’appuyer sur son club comme il l’a parfois fait quelques hectomètres plus tôt.
Une performance impressionnante de la part du champion, qui n’a plus joué depuis plus de 17 mois – son dernier tournoi était l’édition 2020 du Masters décalée à novembre en raison du Covid-19 – et tente de remporter à Augusta un sixième titre, pour égaler le record de son glorieux aîné Jack Nicklaus.
Une ambiance très électrique
Dans une ambiance assez électrique, digne de celle des dimanches de sacres, les clameurs avaient déjà accompagné son apparition tôt en matinée.
Vêtu de noir, des chaussures, adaptées à ses besoins et qui ne sont pas de son équipementier habituel, à la casquette, en passant par le pantalon et un pull léger, il a fini par dévoiler un t-shirt à col montant rose fuchsia et une partie haute de son corps particulièrement musclée.
Mais c’est sa jambe droite qui attirait tous les regards. Car à Augusta où il a toujours franchi le cut et dont il connaît les moindres recoins, le relief est sa principale difficulté.
Il avait évité de peu l’amputation, après sa sortie de route le 23 février 2021 près de Los Angeles, pour les multiples fractures ouvertes qui ont nécessité de lui insérer une tige métallique dans le tibia, et des vis pour consolider les os du pied et de la cheville.
Un long chemin
Woods avait été hospitalisé pendant des semaines et incapable de marcher pendant des mois. «Ce fut un chemin difficile. Revenir jouer ici m’apparaissait alors très peu probable», a-t-il confié mardi.
Mais le Tigre, le corps déjà meurtri par un nombre incalculable de blessures, a une nouvelle fois su se relever, pour réussir un retour que personne n’attendait si rapide à Augusta, où son premier défi sera d’y tenir la distance sur quatre tours.
«Je ne me présente pas à un tournoi si je ne pense pas pouvoir le gagner», avait-il prévenu cette semaine.
Au vu de ce premier tour, le 973e mondial le plus scruté et le plus craint de l’histoire, n’a pas menti.