Extinction RebellionIl lance une collecte pour payer ses frais de justice
Le militant chaux-de-fonnier Florian Candelieri a été arrêté en octobre 2021 à Zurich. Il vient de recevoir une facture de 1000 francs de frais de justice. Mais pour lui, l’argent, c’est du vent…
- par
- Eric Felley
«Qui est d’accord de m’envoyer de l’argent pour m’aider à payer la facture de la ville de Zurich suite à notre action en octobre 2021 avec Extinction Rebellion? Merci d’avance pour votre aide…» Florian Candelieri de La Chaux-de-Fonds a lancé un appel aux dons mardi pour régler une facture qui vient d’arriver dans sa boîte aux lettres. S’il est condamné à une amende de 1000 francs avec un sursis de deux ans, il doit s’acquitter tout de même de 1000 francs de frais de justice.
Une semaine de blocages à Zurich
Début octobre 2021, le militant a participé au blocage de certaines rues à Zurich avec le mouvement Extinction Rebellion. Durant la semaine du 4 au 8 octobre, quelques centaines de militants pro climat de toute la Suisse – dont beaucoup de Suisse romande – avaient perturbé la circulation en ville, exigeant que le Conseil fédéral décrète l’urgence climatique. 200 personnes avaient été arrêtées par la police zurichoise. «J’ai été arrêté le premier jour, se rappelle Florian Candelieri, nous étions 134 ce jour-là.» Les activistes interpellés ont été jugés pour contrainte: «D’après les informations que j’ai, précise-t-il, tout le monde a eu la même condamnation avec les deux ans de sursis et les 1000 francs de frais».
«L’argent, c’est du vent»
Au mois de février dernier, Florian Candelieri a eu droit à un portrait dans «L’Événement syndical», en tant que militant des utopies et favorable au revenu de base inconditionnel (RBI). Le titre de l’article était une citation de son cru: «L’argent, c’est du vent». Il précisait: «L’économie que je revendique est celle du don, du temps, du partage qui nourrit la paix». Pas certain que la justice zurichoise comprenne le message. Son appel à la générosité a eu cependant un succès tangible. Depuis son annonce mardi sur Facebook, il a déjà reçu de quoi réduire un peu la facture.
«Un club avec Valérie Pécresse»
Son appel a fait réagir toutefois le politicien conservateur vaudois Eric Bonjour: «Il a joué, il a perdu, il assume. Il ne représente pas la société! L’amende est correcte, sinon on en aura de plus en plus. Comme pour ceux du pont du Mont-Blanc… arrêtez d’ennuyer les bons types!» Un autre le provoque: «Faut faire un club avec Valérie Pécresse! Croire qu’on est soutenu, quand en fait on n’intéresse personne, ça devient un dogme!» Mais il en faudrait bien plus pour déstabiliser le militant chaux-de-fonnier, qui prône le dénuement et qui termine souvent ses messages par: «Et je vous aime toujours».