Hockey sur glaceCinq choses à retenir après Ajoie – Lugano
Lugano n’a fait qu’une bouchée du HCA mardi soir (2-7). Une bonne occasion pour Romain Loeffel de prendre de l’avance sur ses plans annuels et pour Gary Sheehan de se réjouir, malgré l’ampleur de la défaite.
- par
- Julien Boegli Porrentruy
1) Le Québec en première ligne
Ce système, Gary Sheehan l’avait expérimenté lors des premiers matches de préparation avant de revenir à un format habituel au moment de composer ce qui est censé être sa ligne de parade offensive. Le trio magique qui a conduit le HCA à la promotion ce printemps a été démantelé mardi soir. Déjà. A l’aile gauche, Reto Schmutz a été sacrifié sur l’autel du rendement offensif, remplacé par Guillaume Asselin. Le coach québécois a donc osé lancer ses quatre acteurs québécois simultanément au coup d’envoi (avec Jérôme Leduc en défense). Ils ont été les plus menaçants côté «jaune et noir», certes, mais sans effet visible au tableau. Aux côtés de Jonathan Hazen et Philip-Michaël Devos, l’attaquant débarqué de Sierre n’a pas été un meilleur soutien, pas plus qu’il n’a été moins bon que Schmutz. Un choix sans réelle valeur ajoutée, donc.
2) Silence, on tourne!
Deux matches disputés et pas le moindre point inscrit à leur fiche personnelle. Depuis leur arrivée dans le Jura à l’été 2015, jamais le duo Devos/Hazen n’avait rendu feuille blanche deux parties de suite. Les machines à scorer les plus redoutables de Swiss League demeurent pour l’heure silencieuses, bien qu’elles continuent de tourner tant et plus dans l’arène. Inquiétant? Oui et non. Oui, car le HCA a besoin de ses deux attaquants vedettes pour le mener au succès, l’histoire l’a prouvé. Non, car cela va bien finir pas entrer, tôt ou tard. Les occasions sont là, les frappes sur le but aussi – 6 pour Hazen et 3 pour Devos mardi – mais il manque ce brin de réussite, en témoigne ce long moment passé en double avantage numérique en fin de match autour de la cage de Niklas Schlegel.
3) Jérôme Leduc et le jeu des soustractions
Des sept buts concédés face à des Luganais en feu, Jérôme Leduc a pu en observer cinq de très près. Le Québécois, défenseur le plus utilisé avec 21’57’’ de temps de jeu, a regagné le vestiaire avec une note personnelle salée de -5. Un brin trop sévère pour son coach, pas fâché contre la prestation de son poulain et qui tient à rappeler cette évidence que les chiffres ne révèlent pas toujours: «Il suffit finalement de se retrouver sur la glace et d’encaisser un goal suite à une erreur d’un coéquipier qu’on ne peut rattraper.» Ainsi, pour Gary Sheehan, la prestation collective primera toujours sur l’individu. «On était tous sur le même bateau.» Un bateau qui a pris l’eau face au tumulte tessinois de début de rencontre.
4) Romain Loeffel, au bon souvenir de la Nati
En saison régulière, comptez une petite dizaine de réussites. Question rendement offensif, cela entre parfaitement dans le standard de Romain Loeffel. En scorant à deux reprises à Porrentruy, les numéros 6 et 7 pour la forme, le défenseur international a déjà pris de l’avance sur ses plans annuels. La dernière fois que le Neuchâtelois en a inscrit deux dans le même match, c’était lors des derniers championnats du monde à Riga. Mais en club? «Je n’ai pas souvenir que cela me soit déjà arrivé. En tout cas pas la saison dernière à Lugano (3 buts et 20 assistes en 50 matches), c’est certain.»
Le futur Bernois (contrat de quatre ans au SCB à compter de 2022) reconnaît que ses Luganais n’ont pas pris leur adversaire de haut: «On ne voulait absolument pas tomber dans le piège de jouer trop léger, c’est pourquoi on a mis le pied sur la pédale en début de match.» Et c’est allé vite, trop vite pour Ajoie. Ça, les 2843 spectateurs présents s’en sont évidemment rendus compte.
5) Gary Sheehan se réjouit d’être en deuxième semaine
Les Tessinois de Chris McSorley ont ainsi adressé un froid message d’accueil à leur adversaire: si ce dernier entend régater avec les grands, il faudra qu’il montre de quoi il est capable. «Le rythme imposé dans le premier tiers était trop élevé pour nous, concède d’ailleurs Sheehan. Le nôtre n’était pas celui que l’on devrait avoir actuellement.»
Une mesure incontestablement trop rapide pour les Jurassiens, cela s’est avant tout remarqué dans les fins de présence, là où ils ont encaissé plus de la moitié de leurs buts. «Peut-être que l’on n’a pas encore compris le fonctionnement de cette ligue. Cette seconde d’hésitation nous a desservis, et elle a facilité le job de l’adversaire.»
Avant le déplacement de Zurich vendredi et la venue d’Ambri samedi, Gary est-il un coach inquiet ? «Au contraire, je me réjouis. Cette semaine sans compétition ne nous a pas rendu service. Avec deux parties en 24 heures, il faudra qu’on aille puiser dans nos ressources.»