Réformes de Gauche: Gustavo Petro brandit le spectre d’une «révolution» en Colombie

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Réformes de GaucheGustavo Petro brandit le spectre d’une «révolution» en Colombie

Le président colombien a appelé lundi ses concitoyens à soutenir ses réformes de gauche dans les rues du pays, agitant la menace d’une «révolution» si le Congrès continue de s’y opposer.

Le président Gustavo Petro et son épouse Veronica Alcocer au palais présidentiel le 1er mai 2023 à Bogota.

Le président Gustavo Petro et son épouse Veronica Alcocer au palais présidentiel le 1er mai 2023 à Bogota.

AFP

Au pouvoir depuis août 2022 en Colombie, le président Gustavo Petro fait face actuellement à une très sérieuse crise politique, avec le blocage au Congrès de plusieurs de ses réformes, malgré une coalition de sa majorité de gauche avec le centre et la droite modérée. Il a remplacé sept de ses ministres la semaine dernière, mettant à mal sa coalition gouvernementale, ouverte vers les partis traditionnels du centre et de la droite modérée.

«La tentative de freiner les réformes peut conduire à une révolution», a mis en garde le chef de l’État, dans son discours du 1er mai, une harangue qui se voulait «au balcon», devant plusieurs centaines de ses partisans rassemblés devant le siège de la présidence à Bogota.

«Ce qu’il faut, c’est que le peuple se mobilise, comme il l’a fait avec (le héros de l’indépendance Simon) Bolivar», a-t-il plaidé, appelant de nouveau les paysans, les jeunes et les pauvres à descendre dans la rue pour faire pression sur le Congrès.

«Ne nous laissez pas seuls dans ces palais immenses et froids. Ne nous laissez pas seuls face à la meute des privilégiés. C’est l’heure du changement et nous ne devons pas reculer (…) Je vous invite à être en première ligne de la lutte pour le changement», a martelé Gustavo Petro, reprenant le thème phare sur lequel il avait été élu à l’été 2022.

En remplaçant sept de ses 18 ministres mercredi dernier, le président Petro a rompu avec les partis traditionnels qui l’avaient soutenu au début de son mandat. Le président a justifié ce nouveau «gouvernement d’urgence» comme une réaction à un «Congrès qui n’a pas été capable d’approuver quelques articles simples et très pacifiques», sur un projet de loi de distribution équitable des terres notamment, et après le rejet par les parlementaires d’une réforme contestée du système de santé.

Dans son discours pour la fête des travailleurs, Gustavo Petro a fait référence aux manifestations massives auxquelles avait été confronté son prédécesseur conservateur Iván Duque (2018-2022).  «Grâce à cette lutte, je suis ici (…), cette explosion sociale de la jeunesse populaire a mis au centre du pays le besoin de changement», a estimé le dirigeant de gauche, sous les vivats de ses partisans scandant «Petro, mon ami, le peuple est avec toi» et «résistance». «Nous ne sommes pas loin du dialogue», a cependant ajouté en conclusion Gustavo Petro, laissant apparemment la porte ouverte au dialogue politique.

(AFP)

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