Football: A Sion, trois flèches dans le mille

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FootballÀ Sion, trois flèches dans le mille

En plus d’avoir fait la différence sur trois balles arrêtées dimanche à Lugano (3-2), les Valaisans ont mis en valeur leurs trois recrues présentes dès le coup d’envoi sur le terrain. Toutes précieuses dans leur registre.

Florian Vaney Lugano
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Florian Vaney Lugano

La formule ne date pas d’hier. Un bon gardien, du savoir-faire et de la réussite sur balles arrêtées et des montagnes peuvent tomber. Celles qui entourent Lugano tiennent toujours debout. Mais les Tessinois peuvent l’avoir mauvaise, eux chez qui les écrans des bus et les panneaux publicitaires surfent encore sur la vague de la victoire en Coupe de Suisse au mois de mai pour vendre des abonnements. Sans doute le FCL fera-t-il partie des outsiders dangereux de Super League cette saison. Pour l’heure, il est cloué au sol. La faute à un FC Sion encore loin d’être magique, mais maître des circonstances dimanche au Cornaredo (victoire 3-2). C’est plus facile quand l’adversaire pousse le ballon au fond, ça l’est aussi à 11 contre 10, mais en attendant les jours meilleurs espérés, ce sont trois points bienvenus.


Les trois enseignements

  1. Il faut reconnaître un certain manque d’égard du FC Sion à l’attention de Kevin Fickentscher. On ne parle pas de lui bâtir sa statue à Tourbillon ou de lui garantir la place de numéro 1 dans les buts valaisans jusqu’à la fin de sa carrière. Mais justifier sa mise au banc par les points qu’il aurait coûtés à ses couleurs ces derniers mois, sans faire passer la pilule au milieu de quelques compliments de circonstances, c’est moyen. Voire assez déplacé au regard de l’exemplarité du portier nyonnais depuis des années.

    Une fois cela dit, il n’y a plus qu’à profiter de ce qu’est sur le point d’apporter aux Valaisans son remplaçant: Heinz Lindner. C’était un des plus gros coups du mercato estival en Suisse, la promesse n’a pas déçu au moment de se révéler sur le terrain (ce qui n’est jamais une garantie pour les gros noms qui débarquent à Sion). Paradoxalement, il a encaissé plus de buts (2) que cinq des huit gardiens engagés ce week-end. Il est aussi celui qui s’est le plus mis en évidence, avec plusieurs parades clés. Et cette impression de sécurité qu’il dégage. Cela risque de durer plus que le temps de son 32e anniversaire, fêté dimanche.

  2. Si Paolo Tramezzani reste fidèle aux idées aperçues dimanche, Numa Lavanchy devra contenir ses ardeurs cette saison, lui qui a fait des folles envolées sur le côté et de sa débauche d’énergie ses marques de fabrique. Habitué aux grands espaces que lui libérait le 3-5-2 de Lugano la saison dernière, le latéral vaudois s’est avant tout appliqué à bien défendre sur la droite du 4-4-2 losange sédunois dimanche. Il ne s’en est d’ailleurs pas caché. «Bien sûr que j’aurais pu jouer plus haut, monter plus souvent. Mais avec moins de coéquipiers derrière toi, tu calcules différemment. À force de prendre vague sur vague parce que je suis tout le temps devant, mes partenaires auraient fini par me regarder de travers.» Promis à un rôle important sur le terrain, pertinent à l’analyse dans tous les sujets qu’il a dû aborder: le Vaudois n’attend pas pour prouver que lui aussi est une recrue de choix.

  3. Le FC Sion est-il une bête de balles arrêtées ou une équipe encore bien démunie dans le jeu? Ou les deux? La réponse de Numa Lavanchy est nuancée, mais elle dit surtout que les balles arrêtées s’obtiennent par le jeu. Donc que si les Valaisans ont marqué trois fois sur coup franc et corner contre Lugano, c’est qu’ils ont atteint un certain niveau de performance.

    L’option la plus prudente reste d’attendre la réception de Young Boys, dimanche prochain, pour y voir plus clair. Les mouvements sédunois de la première mi-temps n’ont pas déboussolé les Tessinois, les circonstances ont tourné plutôt favorablement pour le FC Sion et la fragilité aperçue à 11 contre 10 et 2-0 dans la dernière demi-heure poussent à une certaine prudence. Reste qu’il y a bien eu ces trois balles arrêtées, indissociables de l’équation. Avec à chaque fois un Denis-Will Poha impliqué. À la baguette sur le coup franc du 1-0 et le corner du 3-1, victime de la faute qui offre le coup franc du 2-0. Si l’on ne considère que les joueurs alignés d’entrée dimanche, alors oui: c’est un 3 sur 3 au niveau du recrutement valaisan!


Les meilleurs au Cornaredo

Tout est dit de l’importance des trois recrues sédunoises. Il faut également noter qu’un Anto Grgic de valeur est souvent un Anto Grgic décisif. Il l’a été dimanche. À Lugano, on ne s’est évidemment pas trompé en enrôlant l’excellent Ousmane Doumbia, déjà bien inspiré lors de cette ronde initiale. Match intéressant de Milton Valenzuela. Et ce n’est pas un hasard si le danger sur le but valaisan s’est largement accentué à partir de l’heure de jeu. Soit le moment où Mattia Bottani a fait son apparition.


Le moins bon au Cornaredo: Fabio Daprela

Marc Schumacher/freshfocus

Peut-être est-ce une question de replacement, lui qui a dû s’adapter à un passage de l’axe à la gauche de la défense. Ou alors simplement un jour sans. Quoi qu’il en soit, le résultat de la rencontre doit beaucoup au cauchemar vécu par Fabio Daprela. Un autogoal juste avant la mi-temps (0-1) en déviant un coup de tête d’Anto Grgic qui fuyait le cadre, une expulsion à la 57e pour avoir maladroitement écrasé son pied dans le genou de Denis-Will Poha: ça fait beaucoup pour un seul homme. 


La décla’

«Le président a confirmé les contacts avec Mario Balotelli. On s’est parlé au téléphone, mais je le connaissais déjà d’avant. Je n’ai rien à ajouter. Par respect pour mes joueurs et leur victoire, je préfère parler d’eux.»

Paolo Tramezzani, l’entraîneur du FC Sion, au sujet de la rumeur qui envoie l’attaquant italien en Valais.

La question tactique

Comment le FC Sion va-t-il gérer la largeur cette saison? Les quatre milieux employés d’entrée dimanche (Grgic, Baltazar, Araz et Poha) sont tous plus à l’aise dans le cœur du jeu que sur un côté. Les deux latéraux (Lavanchy et Iapichino) se sont montrés assez prudents dans leurs inspirations vers l’avant. Si bien que c’est Itaitinga, aligné en pointe avec Filip Stojilkovic, qui a parfois dézoné pour tenter d’exister et occuper tant bien que mal les ailes. L’approche a ses limites. Avec Kevin Bua et Ilyas Chouaref (tous deux entrés à la 70e), Sion possède des solutions pour varier ses intentions et animer ses côtés.


La statistique

Fedayi San n’a pas eu à distribuer le moindre avertissement entre Lugano et Sion. La seule fois qu’il l’a fait, la VAR a ravisé son jugement et l’arbitre l’a remplacé par un carton rouge. Pour Fabio Daprela.


L’avenir en une question

Les discussions semblant plus concrètes qu’on pourrait le croire, Mario Balotelli peut-il vraiment devenir un joueur du FC Sion dans un futur proche, quand bien même Christian Constantin se plaît à marteler que les temps sont durs au niveau des finances?

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