Deux jeunes UDC condamnés pour discrimination raciale

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JusticeDeux jeunes UDC condamnés pour discrimination raciale

Le Tribunal fédéral a confirmé un premier verdict: les présidents de la section bernoise du parti écopent d’une amende avec sursis pour une affiche anti-Roms. 

Michel Pralong
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Michel Pralong
Adrian Spahr et Nils Fiechter étaient ce 10 mars à Lausanne pour entendre le verdict du Tribunal fédéral. Qui n’a pas été en leur faveur.

Adrian Spahr et Nils Fiechter étaient ce 10 mars à Lausanne pour entendre le verdict du Tribunal fédéral. Qui n’a pas été en leur faveur.

Raphael Moser

En février 2018, les Jeunes UDC bernois publiaient sur leur page Facebook une affiche contre une place de transit dans le canton pour les gens du voyage. On y voyait un Suisse se bouchant le nez devant un tas d’ordures devant des caravanes. L’association Sinti et Roms de Suisse avait porté plainte contre les présidents du parti, Adrian Spahr et Nils Fiechter.

Condamnés en première instance, ils ont usé tous les recours possibles jusqu’à arriver devant le Tribunal fédéral ce 10 mars. Devant une salle bondée, trois juges fédéraux ont voté en faveur de la confirmation du verdict et deux pour un acquittement complet, écrit «20 Minuten». La sanction prononcée contre les deux jeunes politiciens est donc confirmée: chacun écope d’une amende avec sursis, l’un de 30 jours à 160 francs, l’autre de 30 jours à 120 francs, avec un sursis de deux ans. Ils doivent en outre s’acquitter des frais de justice de 3000 francs.

L’affiche au cœur de l’affaire.

L’affiche au cœur de l’affaire. 

Facebook

Pour les coprésidents, «c’est un jour noir pour la liberté d’expression» ont-ils déclaré après le verdict, précisant qu’ils acceptaient celui-ci même s’ils n’étaient pas d’accord avec lui. Ils ne vont toutefois pas faire recours devant la Cour européenne: «Ce n’est pas aux juges étrangers de décider de notre avenir. mais à nos électeurs» a dit Nils Fiechter.  «Nous voulions que notre affiche ne montre que la vérité. Et pourtant nous rentrons chez nous avec une défaite aujourd’hui», a commenté Adrian Spahr.

«Cette décision de justice montre que même les représentants d’un parti comme les Jeunes UDC ne peuvent pas faire campagne en toute impunité aux dépens de minorités comme les Roms» s’est réjoui de son côté Stefan Heinichen, représentant des Roms au sein de la Société pour les peuples menacés (GFBV).

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