Grenoble (F): l’opposition dépose un recours contre l’autorisation du burkini à la piscine

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Grenoble (F)L’opposition dépose un recours contre l’autorisation du burkini à la piscine

Au lendemain de l’adoption du nouveau règlement grenoblois autorisant le maillot intégral ainsi que le monokini, une suspension de la décision a été réclamée, mardi, devant la justice.

Adopté lundi à une courte majorité sous l’impulsion du maire écologiste Eric Piolle (au centre), le nouveau règlement intérieur des piscines prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée.

Adopté lundi à une courte majorité sous l’impulsion du maire écologiste Eric Piolle (au centre), le nouveau règlement intérieur des piscines prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée.

AFP

À peine adopté, le controversé nouveau règlement intérieur des piscines municipales de Grenoble, qui autorise désormais le burkini, fait l’objet d’un recours en justice déposé mardi par l’opposition du Conseil municipal. Le recours a été déposé en urgence auprès du tribunal administratif afin d’obtenir la suspension de la délibération adoptée la veille au soir par le Conseil municipal, a indiqué l’ancien maire de droite et chef de file de l’opposition, Alain Carignon. Le référé en urgence vise à empêcher l’application du nouveau règlement prévue à la date du 1er juin, a expliqué l’avocat publiciste chargé du dossier, Me Thierry Aldeguer. L’ouverture estivale des piscines municipales de Grenoble est quant à elle prévue du 13 juin au 30 août.

Adopté à une courte majorité sous l’impulsion du maire écologiste Eric Piolle, le nouveau règlement intérieur des piscines prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée, ce qui se traduira de fait par l’autorisation du burkini mais aussi de la baignade seins nus pour les femmes et du maillot anti-UV pour tous. Cette disposition est très controversée, y compris au sein de la majorité municipale, dont une partie a voté contre le texte. Elle a valu ces dernières semaines une pluie de critiques à Eric Piolle, qui estime de son côté que le burkini est un «non-sujet» et n’a pas lieu d’être interdit dans les piscines.

Darmanin dénonce une «inacceptable provocation»

«Nous appelons la justice à se prononcer sur le fond du dossier», a expliqué pour sa part Alain Carignon qui, à l’issue du vote, a dénoncé un «jour sombre pour Grenoble». Le nouveau règlement «remet en cause le vivre-ensemble, il fait reculer la cause des femmes et est une ouverture à l’islamisme politique que nous récusons», a-t-il souligné, estimant qu’Eric Piolle «n’était pas légitime pour prendre une telle décision, parce qu’il est minoritaire dans son Conseil municipal et probablement dans la ville».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué, mardi, avoir «donné instruction au préfet de déférer en «déféré laïcité» la délibération permettant le port du burkini et, le cas échéant, d’en demander le retrait». «M. Piolle, soutien de M. Mélenchon, joue l’inacceptable provocation communautaire, contraire à nos valeurs», a tweeté le ministre. Le préfet de l’Isère avait déjà fait savoir dimanche soir, avant la délibération du Conseil municipal, qu’il saisirait le Tribunal administratif de Grenoble pour bloquer la mesure, sur instruction de Gérald Darmanin.

(AFP)

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