GolfLudvig Aberg, la surprise de Crans-Montana
Le Suédois a remporté l’Omega European Masters dimanche. Il comptait deux coups d’avance sur son dauphin, son compatriote Alexander Björk. L’Anglais Matthew Fitzpatrick a craqué sur la fin.
- par
- Rebecca Garcia Crans-Montana
Matthew Fitzpatrick était à portée du triplé. Après ses victoires en 2017 et en 2018, l’Anglais n’a pourtant pas remporté une troisième fois l’Omega European Masters. Ludvig Aberg l’a dépassé dans un impressionnant sprint aux points lors de la quatrième et dernière journée de compétition.
Au bénéfice d’une invitation du comité d’organisation, le Suédois de 23 ans décroche ainsi sa première victoire sur le DP World Tour. Son nom est plutôt connu des spécialistes de ce sport que du grand public, mais Ludvig Aberg n’a pas eu de complexes à s’inscrire parmi les meilleurs golfeurs de la compétition. Au contraire, il s’est montré extrêmement constant sur le Haut-Plateau.
«C’est un futur grand, on voyait le potentiel en lui», a expliqué Yves Mittaz, le directeur du tournoi. Quelques heures avant que les golfeurs jouent leurs dernières balles, l’organisation de l’European Masters vantait les bénéfices d’un potentiel triomphe surprise. «Un tournoi de golf, c’est deux choses. Les joueurs que vous avez au départ et le vainqueur», a tranché le patron de l’organisation. S’il voyait en Matt Fitzpatrick une belle histoire – celle d’un Anglais qui vient cueillir son troisième succès – le Suédois a aussi de quoi le réjouir. «Le gagnant écrit l’histoire du tournoi. Si l’on peut avoir un grand ou un futur grand, c’est tout bénéfice pour nous», a-t-il admis.
La formule du tournoi s’articule entre liesse populaire et compétitivité. De nombreux visiteurs font le déplacement chaque année. Certains viennent pour le paysage et l’ambiance, d’autres viennent pour la lutte permanente que se livrent les golfeurs sur le parcours. Ceux-là en ont eu pour leur argent.
Le retournement de situation
Il y a d’abord eu une prise de pouvoir de Matt Fitzpatrick. L’Anglais a ensuite livré un duel à distance contre son propre frère, Alex, lui aussi très en vue tout au long de la compétition. Puis il y a eu la remontée spectaculaire de Ludvig Aberg lors des cinq derniers trous.
Le Suédois a enchaîné quatre birdies entre les trous No 14 et 17. Au final, il rend une carte de -19. Matt Fitzpatrick a quant à lui aligné deux bogeys. Sa carte indiquait -16. La messe était dite, l’excitation à son paroxysme. La venue de militants sur le parcours n’a en rien éteint l’enthousiasme régnant sur le Haut-Plateau.
Les milliers de personnes dans les tribunes et aux abords de l’arrivée du trou No 18, le dernier, ont copieusement hué d’une seule voix les personnes venues troubler le tournoi. Elles ont rapidement été maîtrisées, avant que le jeu ne puisse reprendre. Pour célébrer le jeu et ce vainqueur qui a tout d’un grand. Et qui pourrait déjà être à nouveau sous le feu des projecteurs à la Ryder Cup, s’il venait à être sélectionné dans l’équipe européenne. «Cela signifierait beaucoup pour moi», a-t-il confié au terme du tournoi.
Pas de Suisse au top
Une douzaine de golfeurs suisses se sont présentés au tournoi, mais seulement deux d’entre eux sont parvenus à passer le cut. Le Grison Jeremy Freiburghaus ainsi que le Bâlois Cédric Gugler n’ont pas lutté pour le titre. Ils ont plutôt bataillé contre eux-mêmes.
«Le tournoi ne s’est pas passé aussi bien que prévu», a regretté Jeremy Freiburghaus. Il termine à +4 et devra donc défendre sa place sur le DP World Tour lors des sept tournois qu’il lui reste cette saison.
Cédric Gugler a lui rendu une carte à -2 sur l’ensemble du tournoi. Il est resté relativement constant. «J’ai éprouvé du plaisir toute la semaine, ce qui était mon but en arrivant ici», a-t-il affirmé dimanche, après avoir rangé ses clubs.