Royaume-UniLe prince Harry fait faux bond à la Haute Cour de Londres
Le duc de Sussex était attendu lundi, dans un procès contre le tabloïd britannique qu’il accuse d’avoir recueilli des informations de manière illicite. Il n’est pas venu, mais sera présent mardi.
Attendu pour un procès retentissant contre un tabloïd britannique, le prince Harry a fait lundi faux bond à la Haute Cour de Londres, pour ce qui devait être la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre d’un tribunal en plus d’un siècle. Exilé en Californie avec son épouse Meghan, le fils cadet du roi Charles III, en délicatesse avec le reste de la famille royale britannique, a engagé une série de procédures judiciaires contre des journaux britanniques.
Tenant pour responsable la presse à scandale de la mort de sa mère Diana, qui a perdu la vie dans un accident de voiture, poursuivie par des paparazzi en 1997, Harry avait aussi cité le comportement des médias vis-à-vis de son épouse parmi les facteurs qui l’ont conduit à quitter le Royaume-Uni, et se mettre en retrait de la monarchie britannique.
L’anniversaire de sa fille
Dans le procès en cours, qui s’est ouvert le mois dernier devant la Haute Cour de Londres, Harry accuse l’éditeur du «Daily Mirror» d’avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010.
Alors que le prince était attendu dès lundi, en vue de son témoignage, l’avocat du plaignant, David Sherborne, a annoncé qu’il avait pris l’avion seulement dimanche soir à Los Angeles, car il fêtait le deuxième anniversaire de sa fille Lilibet. Il ne sera donc présent que mardi au tribunal, une annonce dont le juge Timothy Fancourt s’est dit «un peu surpris», laissant présager des échanges tendus avec Harry quand il se présentera.
«Au moins 30 détectives privés»
Ce sera alors la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1890 pour un procès en diffamation. En 2002, la princesse Anne, tante de Harry, avait reçu une amende après une morsure de son bull terrier infligée à deux enfants dans le parc de Windsor. Mais ayant plaidé coupable, elle n’avait pas eu à témoigner.
Trente-trois articles litigieux ont été retenus par le juge dans la procédure sur 147 visés par Harry. Exposant les griefs du prince, son avocat a affirmé que le groupe de presse a recouru aux services d’«au moins 30 détectives privés». «Les articles sur la vie privée du prince faisaient vendre», a souligné David Sherborne, citant l’exclusivité en Une sur la mononucléose du prince Harry quand il était petit, une dispute avec son frère William ou sa relation avec une ancienne petite amie.
Le groupe Mirror Group Newspapers (MGN) – qui outre le quotidien «Daily Mirror» publie ses éditions dominicale et people – a reconnu au début du procès dans ses conclusions écrites «quelques preuves» de collecte illégale d’informations. MGN a présenté des excuses «sans réserves» et promis que cette situation ne se reproduirait «jamais». L’avocat de l’éditeur, Andrew Green, a en revanche rejeté les accusations d’interception de messages vocaux et balayé certaines accusations, mettant en avant l’ancienneté des faits.