Agriculture: 3800 milliards de dollars en récoltes et cheptels ont été perdus depuis 1991

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Selon un rapport de la FAO, un quart des pertes économiques des catastrophes climatiques, pandémies ou guerres sont subies par le secteur agricole. Les pays les plus pauvres sont les plus touchés.

Le réchauffement climatique et la sécheresse affectent la croissance des cultures de maïs, comme ici au Nouveau-Mexique, au sud-ouest des États-Unis.

Le réchauffement climatique et la sécheresse affectent la croissance des cultures de maïs, comme ici au Nouveau-Mexique, au sud-ouest des États-Unis.

Getty Images via AFP

Inondations, sécheresses, tempêtes, insectes ravageurs, crises sanitaires, guerres: les événements catastrophiques ont causé en 30 ans 3800 milliards de dollars de pertes en récoltes et productions animales, estime l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un rapport publié vendredi.

Ce montant correspond à environ 123 milliards de dollars par an, ou 5% des richesses produites par les agriculteurs entre 1991 et 2021, détaille le document. Et ces dégâts se traduisent par une perte de 147 calories par jour et par personne, ou l’équivalent des besoins alimentaires d’environ 400 millions d’hommes ou 500 millions de femmes chaque année.

Le nombre de catastrophes par an a quadruplé depuis 50 ans

C’est la première fois que la FAO se lance dans une telle estimation car «la communauté internationale prend conscience de l’augmentation considérable du nombre de catastrophes (…), multipliées par quatre depuis les années 1970, et du fait que ces événements affectent grandement l’agriculture et les systèmes agroalimentaires», explique Piero Conforti, directeur adjoint de la division des statistiques.

Le passage d’environ 100 catastrophes par an dans les années 1970 à 400 dans les vingt dernières années est en partie dû à de meilleurs signalements. Mais il est surtout conséquence du changement climatique – températures extrêmes, sécheresses, inondations et tempêtes provoquent les dégâts les plus importants –, de pandémies comme le Covid, d’épidémies comme la peste porcine africaine et de conflits armés, indique le rapport.

Près de 70 millions de tonnes de céréales sont perdues chaque année

«L’agriculture risque de plus en plus d’être perturbée par de multiples risques et menaces tels que les inondations, la pénurie d’eau, la sécheresse, la baisse des rendements agricoles et des ressources halieutiques, la perte de diversité biologique et la dégradation de l’environnement», note le document.

Chaque année ce sont en moyenne 69 millions de tonnes de céréales, soit la production annuelle de la France, 40 millions de tonnes de fruits et légumes et 16 millions de tonnes de viandes, produits laitiers et œufs, qui sont perdues. Environ 23% des pertes économiques des catastrophes sont subies par le secteur agricole. Et les pays les plus pauvres sont les plus touchés en proportion des revenus tirés de l’agriculture.

Femmes plus touchées que les hommes

Ainsi, si l’Asie encaisse les dégâts les plus lourds (45% du total), cela correspond à 4% de son PIB agricole. Mais dans la Corne de l’Afrique, régulièrement touchée par la sécheresse, ce sont en moyenne 15% des récoltes et des cheptels qui sont perdus. Les catastrophes ont aussi un impact relativement plus important sur les États insulaires en développement, qui perdent en moyenne 7% de leur PIB agricole.

Les femmes sont par ailleurs plus touchées que les hommes. Au Pakistan par exemple, où les femmes représentent 70% des travailleurs agricoles, il a été démontré qu’après des inondations, les hommes arrivaient plus facilement à retrouver du travail tandis que les femmes se retrouvaient plus souvent au foyer.

Face à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des fléaux affectant l’agriculture, il est possible de réduire les risques, affirme la FAO. Cela peut passer par des techniques agronomiques comme des changements dans les variétés de plantes, la préparation du sol, l’ombrage, l’alimentation des animaux, mais aussi par des actions préventives comme les systèmes d’alerte.

(AFP)

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