Géorgie: Atterrissage du premier vol Moscou-Tbilissi depuis quatre ans

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GéorgieAtterrissage du premier vol Moscou-Tbilissi depuis quatre ans

Un avion de ligne russe s’est posé vendredi en Géorgie, ravivant les craintes des pro européens du pays.

Sur cette photo prise le 19 mai 2023, des manifestants protestant contre la reprise des liaisons aériennes avec la Russie à l’aéroport de Tbilissi.

Sur cette photo prise le 19 mai 2023, des manifestants protestant contre la reprise des liaisons aériennes avec la Russie à l’aéroport de Tbilissi.

AFP

Un avion de ligne de la compagnie russe Azimuth Airlines a atterri, vendredi, à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, une première depuis le rétablissement, la semaine dernière, des vols commerciaux directs entre la Russie et ce pays du Caucase, qui étaient suspendus depuis 2019.

Devant l’aéroport, une centaine de manifestants se sont rassemblés contre la reprise des vols, a constaté un correspondant de l’AFP. Plusieurs arborent des drapeaux ukrainiens et géorgiens. «Avion russe, va te faire foutre», indique une affiche tenue par une protestataire, reprenant un slogan emblématique de la résistance de l’armée ukrainienne, à l’invasion russe du 24 février 2022.

Au moins six manifestants ont été interpellés par des policiers déployés sur place, selon Elene Khoshtaria, cheffe du parti d’opposition Droa à l’initiative des mobilisations contre cette mesure.

Ce premier vol depuis quatre ans parti de Moscou ravive les craintes de l’opposition contre le rétablissement des liaisons aériennes avec la Russie, perçu comme un danger pour les aspirations européennes de Tbilissi par de nombreux Géorgiens. Le président russe Vladimir Poutine a pris, la semaine dernière, une décision surprise de rétablir les vols entre les deux pays, interdits en 2019 en réponse à des mouvements anti-Moscou en Géorgie. Le pays entretient des relations compliquées avec son ancien suzerain à l’époque soviétique. Une guerre courte mais sanglante a notamment éclaté entre les deux voisins en 2008, sur fond de tensions liées à la volonté géorgienne de se rapprocher de l’Occident. À l’issue du conflit, Moscou a reconnu l’indépendance de deux territoires séparatistes du nord de la Géorgie, et y a implanté des bases militaires. La reprise des vols, assortie d’une mesure permettant depuis le 15 mai, aux Géorgiens, de rester en Russie sans visa pour des séjours inférieurs à 90 jours - sauf séjours professionnels - alimente là encore les divisions.

«Trahison»

La présidente du pays, la pro-UE Salomé Zourabichvili, a également critiqué cette «nouvelle provocation» russe, un an et trois mois après le début de l’invasion de l’Ukraine. Pour l’analyste Guela Vassadze, Vladimir Poutine mène une «guerre hybride» en tentant de «miner les relations entre la Géorgie et l’Occident». À l’inverse de la présidente, le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a salué la reprise des vols, tout en précisant que seuls les compagnies et appareils russes exempts de sanctions occidentales seraient autorisés à opérer en Géorgie. «Il n’est question que de relations économiques et commerciales», a-t-il voulu rassurer.

Les critiques, eux, estiment que le gouvernement met en péril l’adhésion de la Géorgie à l’UE, en coopérant avec le Kremlin. Le petit pays ouvert sur la mer Noire a déposé une candidature conjointe avec l’Ukraine et la Moldavie, peu après le début de l’invasion russe, en février 2022.

(AFP)

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