Automobilisme: Le patron de Ferrari ne veut pas voir de replay

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AutomobilismeLe patron de Ferrari ne veut pas voir de replay

Derrière les deux Red Bull, ça a bardé entre Carlos Sainz et Charles Leclerc. Les pilotes de la Scuderia voulaient terminer sur le podium de Monza et l’Espagnol a passé pour 18 centièmes.

Luc Domenjoz Monza
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Luc Domenjoz Monza

Sainz a bien tenu le choc Verstappen

Carlos Sainz avait réussi à se qualifier en pole-position, tandis que Charles Leclerc partait troisième: il y avait de grandes chances de voir au moins une Ferrari sur le podium du Grand Prix d’Italie, et les 120’000 tifosi présents n’attendaient que ça – même si peu d’entre eux se faisaient d’illusion sur les chances de victoire d’une voiture rouge.

Au départ, l’Espagnol a très bien manœuvré pour garder Max Verstappen derrière lui. Et dans les premiers tours, la vitesse de pointe phénoménale de la Ferrari SF-23 a empêché le leader du championnat de le passer, même avec l’usage du DRS de la Red Bull (le Drag Réduction System, le dispositif de réduction de la traînée de l’aileron arrière).

Le samedi, la Ferrari de Carlos Sainz avait été mesurée à 350.8 km/h au bout de la ligne droite, contre 344 km/h pour la Red Bull de Max Verstappen. Avec un DRS moins efficace qu’ailleurs à Monza (en raison des ailerons peu braqués), le champion en titre ne parvenait pas à trouver l’ouverture. «Carlos se défendait comme si sa vie en dépendait», commenta Christian Horner après la course. «Bon, c’est Monza, c’est Ferrari, on s’y attendait. Il était un peu limite parfois, il a bougé souvent au freinage, ce qui n’est pas autorisé…» 

Finalement, à force de tenter l’impossible au freinage du premier virage, le pilote Red Bull a poussé la Ferrari à la faute, ce qui a permis de la passer au 15e tour.  «On avait un bon rythme, mais leur vitesse de pointe était impressionnante, expliquait Max Verstappen après la course. C’était très difficile de rester proche et de l’attaquer. J’ai dû le forcer à commettre une faute. Il a bloqué ses roues, et j’avais une meilleure traction en sortie de la chicane, ce qui m’a permis de passer.»


Leclerc attaque

Dans l’intensité de la bataille, Carlos Sainz avait détruit ses pneus arrière et commençait à glisser en sortie de virages, ce qui a finalement permis à Sergio Perez, sur l’autre Red Bull, d’imiter le Néerlandais.

Mais derrière ce nouveau doublé Red Bull, Charles Leclerc a tout fait pour passer son équipier et terminer sur la troisième marche du podium.

Les deux Ferrari se sont échangé les places, mais finalement, Carlos Sainz termine de justesse devant Charles Leclerc, avec un écart de 0.18 seconde!

Après la course, les deux pilotes Ferrari assuraient que leur duel était resté propre, et qu’ils aimaient se battre de cette façon. «Il était clair aujourd’hui que nous usions nos pneus davantage que les Red Bull, je n’ai rien pu faire contre Max, avouait Carlos Sainz. Mais avec Charles, c’était très… musclé. C’est toujours un plaisir de se battre contre lui.»

Le Monégasque était du même avis: «J’ai adoré le duel avec Carlos. C’est comme ça que chaque course devrait se jouer, à mon avis. Ça me rappelle les jours de karting, quand on était tous à la limite et qu’on pouvait se suivre de près. Bon, on a été très proches par moments, j’imagine que Fred (Vasseur, le patron de l’écurie), sur le mur des stands, a un peu moins apprécié.»


Fred Vasseur veut en discuter avec ses pilotes

Le Français, justement, a dit s’être amusé de ce duel, après la course… mais pas trop quand même. «C’était un drôle de sentiment. Mais je suis un grand fan de l’adage «laissez-les courir». Je leur ai souvent dit que la notion de «zéro risque» est très relative (ndlr: c’est l’instruction que son ingénieur a transmise à Charles Leclerc à quelques tours de l’arrivée). J’ai bien aimé les derniers tours, mais on va avoir une discussion à propos de tout ça lundi. Les deux pilotes viennent à l’usine, et on va en parler. J’ai aimé leur duel, mais disons que je ne veux pas regarder le replay ce soir!»


Toto Wolff mauvais perdant?

Dimanche soir, une demi-heure après la fin de la course, Toto Wolff, le patron de Mercedes, a tenu son point de presse habituel pour donner son avis sur les événements de la journée.

À propos de la 10e victoire consécutive de Max Verstappen, ce qui constitue un nouveau record absolu dans l’histoire de la F1, l’Autrichien a haussé les épaules: «C’est plus facile pour Max, parce qu’il n’a pas d’équipier qui lui prenne des victoires. À notre époque, avec Lewis, nous avions deux gars qui se battaient entre eux (ndlr: il parle de Nico Rosberg, et il oublie que Valtteri Bottas, dès 2017, était un pilote obéissant à toutes les consignes d’équipe). Je ne sais pas si Max se préoccupe de ce genre de records. Pour moi, ça n’est pas important du tout, c’est un truc pour Wikipédia, et personne ne lit ce site, de toute façon… » Mauvais perdant, Toto Wolff?

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