Amérique centrale: Première lourde condamnation dans la guerre aux gangs au Salvador

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Amérique centralePremière lourde condamnation dans la guerre aux gangs au Salvador

En guerre contre les gangs depuis des mois, le gouvernement a modifié la législation pour augmenter de 9 à 45 ans la peine maximum pour appartenance à un gang.

Plus de 57’000 personnes ont été arrêtées au Salvador depuis le début de l’offensive. (Image d’illustration)

Plus de 57’000 personnes ont été arrêtées au Salvador depuis le début de l’offensive. (Image d’illustration)

AFP

La justice du Salvador a condamné à 25 ans de prison un homme appréhendé au début de l’état d’urgence décrété pour lutter contre les gangs et qui a conduit à déjà plus de 57’000 arrestations, a annoncé le parquet samedi.

«Le premier à avoir été arrêté sous le régime d’exception passera les 25 prochaines années en prison», a indiqué sur Twitter Rodolfo Delgado, le procureur général de ce pays pauvre d’Amérique centrale dont le jeune président Nayib Bukele a déclaré la guerre aux gangs en mars dernier.

Une méga-prison est en construction et la législation a été modifiée pour augmenter de 9 à 45 ans la peine maximum pour appartenance à un gang ou «mara». Le nom du condamné, qui appartenait à un gang de second plan, la Mara Maquina, n’a pas été donné par les autorités, malgré la publication de sa photographie sur les réseaux sociaux.

Popularité record

L’état d’urgence, prolongé déjà à huit reprises, permet notamment à la police de procéder à des arrestations sans mandat. Il a été décrété après une escalade de la violence des bandes criminelles. Après une série de 87 assassinats fin mars, le président salvadorien avait décrété l’état d’exception permettant à la police et l’armée, déployées en nombre, d’arrêter et d’incarcérer des «mareros» présumés.

Plus de 57’000 personnes ont été arrêtées depuis le début de l’offensive. Les gangs criminels -dont les plus importants sont la Mara Salvatrucha (MS-13) et Barrio 18- compteraient environ 70’000 membres, dont 16’000 étaient alors déjà en détention.

La lutte contre la criminalité vaut au jeune président une popularité record. Mais des bavures sont dénoncées et des ONG de défense des droits humains, comme Amnesty International et Human Rights Watch, ont émis des critiques et appelé le président à respecter les droits de l’homme.

(AFP)

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