Les violences sexuelles n’ont jamais été aussi nombreuses

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SuisseLes violences sexuelles n’ont jamais été aussi nombreuses

Selon les chiffres de l’office fédéral de la statistique, 5377 infractions liées à des violences sexuelles ont été répertoriées en Suisse, l’an passé. Un record.

Francisco Carvalho da Costa
par
Francisco Carvalho da Costa
La majorité des victimes sont des femmes.

La majorité des victimes sont des femmes.

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Un nombre à la hausse, qui ne cesse d’augmenter: c’est le triste constat qu’on peut tirer des chiffres de la Statistique policière de la criminalité (SPC) parus mardi. Depuis 2009, l’organisme fédéral n’avait jamais répertorié autant de violences sexuelles. Au total, 5377 infractions ont été enregistrées pour l’an 2022. De ce montant, 1623 cas concernaient des «désagréments sexuels», à savoir des attouchements, ou le fait de retirer son préservatif sans le consentement de son partenaire. Suivent les actes d’ordre sexuel avec des enfants (1218) et les viols (867).

Question violences sexuelles, toutes catégories confondues, les prévenus sont très majoritairement des hommes et, réciproquement, les lésées sont en très grande partie des femmes. De plus, dans plus de la moitié des cas, les victimes connaissaient leur agresseur. Il s’agissait en premier lieu d’amis ou de connaissances (22%), suivis de partenaires au sein du couple ou d’une ancienne relation (13%) et de membres de la famille (9%). Dans 28% des cas recensés, les victimes ne connaissaient pas leur agresseur.

Des violences publiques

La majorité des infractions sexuelles ont été commises dans l’espace public en 2022, par exemple les cas d’exhibitionnisme et les désagréments sexuels. Les actes sur des personnes incapables de discernement, de pédophilie, de contrainte sexuelle et les viols ont été perpétrés davantage dans le cadre privé. Début octobre, une étude menée par les HUG et le CHUV révélait que les agressions sexuelles arrivent plus fréquemment le week-end.

Cependant, il ne faut pas confondre les violences privées avec les violences domestiques. Selon la définition, l’espace privé désigne les «quatre murs», soit le fait que la victime se retrouve dans un espace fermé avec son agresseur. La violence domestique, elle, qualifie d’emblée une relation entre la victime et l’agresseur. Ainsi, bien qu’une partie non négligeable des violences aient été commises dans le cadre privé, la majorité d’entre elles ne relevaient pas de violence domestique.

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