Sri Lanka – Sur la sellette, le président invite l’opposition à le rejoindre

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Sri LankaSur la sellette, le président invite l’opposition à le rejoindre

Tandis que des manifestations exigeant sa démission s’étendent sur l’île, Gotabaya Rajapaksa a appelé de ses vœux un gouvernement d’union, lundi.

Gotabaya Rajapaksa estime que les solutions à la crise doivent être trouvées «dans un cadre démocratique»

Gotabaya Rajapaksa estime que les solutions à la crise doivent être trouvées «dans un cadre démocratique»

AFP

En difficulté, le président sri lankais Gotabaya Rajapaksa a invité lundi l’opposition à se joindre à un gouvernement d’union. Vingt-six ministres, à l’exception du président et de son frère aîné le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, ont présenté leur lettre de démission lors d’une réunion qui s’est tenue dans la nuit de dimanche à lundi.

«Le président invite tous les partis politiques au Parlement à accepter des postes ministériels et à se joindre à l’effort de recherche de solutions à la crise nationale», a déclaré le bureau de Gotabaya Rajapaksa dans un communiqué. Il a souligné que les solutions à l’aggravation de la crise devaient être trouvées «dans un cadre démocratique».

Le gouverneur de la Banque centrale s’est ajouté au nombre des démissionnaires. Un peu plus tôt, la Bourse de Colombo avait interrompu ses échanges, l’indice des valeurs vedettes ayant plongé de 5,92% juste après l’ouverture.

«C’est une blague»

Le président a déjà reconduit quatre des ministres sortants, dont trois à leur ancien poste, tandis qu’il a remplacé aux Finances son frère Basil par l’ancien chef de la Justice. Les autres postes vacants au sein du gouvernement seront pourvus après des discussions avec l’opposition, a-t-il déclaré. Toutefois, le principal chef de l’opposition, Sajith Premadasa a déclaré dimanche qu’il ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par le clan Rajapaksa.

«C’est comme réarranger les chaises longues du Titanic», a estimé Bhavani Fonseka, analyste politique et avocat, spécialiste des droits de l’homme, «c’est une blague». Pour Victor Ivan, commentateur politique, un remaniement ministériel, même d’union, n’est pas acceptable quand le peuple exige la démission des Rajapaksa. «Ce qu’il faut, c’est un programme de réforme sérieux, pas seulement pour relancer l’économie mais pour s’attaquer aux problèmes de gouvernance», souligne-t-il.

Le pays de 22 millions d’habitants souffre de pénuries de biens essentiels, produits alimentaires, carburant, médicaments, de coupures d’électricité et d’une inflation record, sans que rien ne laisse présager la fin de ses difficultés économiques. Le gouvernement a demandé l’aide du Fonds monétaire international (FMI), mais les négociations pourraient durer jusqu’à la fin de l’année.

L’armée et la police ont été placées en état d’alerte élevée, alors qu’un couvre-feu de 36 heures a pris fin à l’aube lundi. Ce, malgré les rapports des services de renseignement mettant en garde contre de nouveaux troubles.

«Va-t’en, cinglé»

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Tangalle, bastion des Rajapaksa, dans le sud de l’île, pour réclamer la démission de la famille, selon la police. Des rassemblements anti-Rajapaksa auraient été impensables dans cette région ces dernières années. «Va-t’en, cinglé, Gota cinglé», scandaient des manifestants lundi à Kiribathgoda, en référence au président Rajapaksa.

Des manifestations plus importantes ont été empêchées, toute la journée de dimanche sous couvre-feu, grâce au blocage des réseaux sociaux Twitter, Facebook, WhatsApp, YouTube et Instagram. Dénoncée par la principale alliance de l’opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB), la censure des réseaux sociaux a été levée quinze heures plus tard, la Commission des droits de l’homme ayant jugé qu’elle était illégale.

(AFP)

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