SuisseDes politiciens favorables à la vente de chars Leopard
Des politiciens PLR, socialistes et Vert’libéraux sont pour la vente d’une partie des chars Leopard «aux pays qui ont ou auront des lacunes dans leurs stocks à la suite de livraisons de leur part à l’Ukraine».
Alors que l’Allemagne a donné en début de semaine son feu vert à l’envoi de chars Leopard à Kiev, des politiciens suisses de la gauche et de la droite se prononcent désormais en faveur de la vente de chars suisses, rapporte la «NZZ am Sonntag». Sachant que la Suisse en a 96 stockés dans un hangar, la conseillère nationale Maja Riniker (PLR/AG) a proposé mardi une motion devant la Commission de la politique de sécurité du Conseil national demandant que le Conseil fédéral propose une partie de ces chars Leopard déclassés «aux pays qui ont ou auront des lacunes dans leurs stocks à la suite de livraisons de leur part à l’Ukraine».
Bien que son texte n’ait pas obtenu de majorité (il a été rejeté à 15 voix contre 10), elle veut le relancer au printemps. Elle espère arriver à la mise hors service des Leopard, condition sine qua none pour qu’ils puissent être vendus. Interrogée par le journal dominical, elle explique que «la Suisse ne peut pas livrer de matériel de guerre à l’Ukraine. Mais cette dernière se défend aussi avec les armes d’autres pays européens. Si ces pays souhaitent compléter leurs stocks avec du matériel suisse, nous devrions leur tendre la main».
Le PS, qui s’était prononcé en faveur de la motion, la soutient. «Dans une telle situation de crise, toute idée doit être mise sur la table», a déclaré la conseillère nationale socialiste Franziska Roth. Mélanie Mettler, conseillère nationale Vert’libérale estime que «si l’armée n’a plus besoin d’une partie des chars, la mise hors service est la seule chose à faire». Elle ajoute que «la vente de matériel de l’armée mis hors service tombe sous le régime de l’exportation d’armes, ce qui ne pose aucune question de droit ni de politique de neutralité».
Pour une exception ukrainienne
Mardi, la Commission de la politique de sécurité du Conseil national a annoncé vouloir autoriser la réexportation de matériel de guerre vers l’Ukraine. «Les déclarations de non-réexportation doivent pouvoir être abrogées en cas de violation de l’interdiction internationale du recours à la force, et spécifiquement dans le cas de la guerre russo-ukrainienne», a-t-elle notamment déclaré.
Une proposition qui semble soutenue par la population. Un sondage représentatif de l’institut Sotomo montre que 55% des personnes interrogées répondent «oui» ou «plutôt oui» quand on leur demande si la Confédération doit autoriser d’autres pays à transmettre à l’Ukraine des armes de fabrication suisse et 40% sont contre, rapporte la «NZZ am Sonntag».