PandémieLa vaccination complète semble bien efficace contre le Covid long
Une étude statistique israélienne montre que ceux qui ont reçu deux doses de vaccin ont deux fois moins de risque de présenter des symptômes sur la durée.
- par
- Michel Pralong
Que la vaccination protège contre les formes symptomatiques graves du Covid-19 a été largement démontré depuis le début des campagnes d’injection, les malades sérieusement atteints dans les hôpitaux étant très majoritairement ceux n’ayant pas été vaccinés ou n’ayant pas un schéma de vaccination complet. Mais les bénéfices pour prévenir des symptômes du Covid long ne sont pas si clairement établis. En septembre dernier, une étude britannique avançait toutefois que deux doses de vaccin réduisaient de moitié les risques de symptômes durables. Il y a quelques jours, c’est une recherche israélienne qui semble confirmer ces données.
Parue dans «MedXRiv», l’étude a comparé statistiquement la mention de ces symptômes chez des patients entre mars 2020 et septembre 2021. Le panel comprenait 2437 personnes qui n’avaient pas été infectées par le Covid-19 et 951 qui l’avaient été. Et 67% des personnes infectées étaient vaccinées. Environ un tiers des contaminés ont présenté des symptômes à long terme.
Quatre symptômes principaux
Les symptômes les plus fréquemment mentionnés d’un Covid long, c’est-à-dire qui persiste bien après que le patient a été décelé positif étaient la fatigue (22%), des maux de tête (20%), de la faiblesse (13%) et des douleurs musculaires persistantes (10%). Résultat: les patients ayant reçu une vaccination complète, soit deux doses (à l’époque) avaient 64% de risques en moins de présenter des signes de fatigue, 54% pour les maux de tête, 57% pour la faiblesse et 68% pour les douleurs musculaires persistantes. Soit pour chaque symptôme, plus de deux fois moins de risques d’en avoir.
Les chercheurs ajoutent quelques précisions intéressantes. Parmi les personnes non infectées, un certain nombre a également fait état de symptômes mentionnés ci-dessus, car ils ne sont pas propres au Covid-19, mais ils étaient moins que chez les infectés. Les résultats statistiques montrent en outre qu’une personne entièrement vaccinée n’était pas plus susceptible de présenter des symptômes qu’une personne non infectée. En revanche, comme le montre le tableau ci-dessous, les patients n’ayant reçu qu’une dose de vaccin présentaient au moins autant, voire plus de symptômes que les non-vaccinés.
Cela peut s’expliquer par le fait que, en Israël, une personne infectée ne recevait ensuite qu’une dose de vaccin et non deux. Ces partiellement vaccinés sont donc surtout des personnes déjà infectées et non des personnes qui ont été contaminées entre leurs deux vaccinations. Alors que les personnes doublement vaccinées qui ont été infectées l’ont été après leur deuxième vaccination. Or ces dernières ont majoritairement été asymptomatiques lorsqu’elles ont été testées positives, voire avec des faibles symptômes, contrairement aux personnes non vaccinées. Cela suggérerait qu’un Covid asymptomatique ou peu symptomatique aurait moins de risque de développer un Covid long. Mais, selon les scientifiques, «l’effet de la vaccination sur les séquelles à long terme selon l’ordre dans lesquelles surviennent l’infection et la vaccination mérite des recherches plus approfondies».
Effet encore plus positif chez les seniors
Autre constat intéressant, les effets bénéfiques du vaccin contre le Covid long sont les plus marqués chez les personnes vaccinées les plus âgées par rapport aux non vaccinées du même âge. Les chercheurs supposent que cela pourrait être parce que les plus jeunes ont davantage de facultés à se remettre et, même chez les non-vaccinés, le risque de Covid long est donc moindre. L’étude n’a pas pris en compte les enfants, qui à l’époque n’étaient pas concernés par la vaccination. Mais les chercheurs précisent que ceux-ci présentent rarement de symptômes graves du Covid mais sont susceptibles de développer un Covid long. Donc la vaccination pourrait être bénéfique pour cette tranche d’âge pour prévenir ces symptômes.
L’étude n’a pas encore été évaluée par des pairs, donc les résultats sont à prendre avec précaution, même s’il s’agit ici de données statistiques. Les auteurs précisent également que l’étude ne concerne que le vaccin Pfizer, que les résultats de la dose de rappel ne sont pas encore connus, ni les effets sur le Covid long chez les personnes infectées par le variant Omicron. Mais les chercheurs poursuivent leur récolte de données.