NeuchâtelMatthieu, le roi du «parkour» acrobatique, vainqueur à Marseille
Le mois dernier dans la ville portuaire, Matthieu Schnegg a remporté une compétition freestyle, une victoire qui confirme son statut de surdoué.
- par
- Vincent Donzé
Gagner une compétition freestyle de «parkour» à Marseille, c’est une performance acrobatique qui confirme le statut de surdoué de Matthieu Schnegg, un jeune «traceur» qui s’entraîne tous les jours dans sa ville de La Chaux-de-Fonds. À 22 ans fêtés le 9 novembre dernier, Matthieu ne fait que ça: sauter d’un immeuble à l’autre…
«Je saute partout», résume Matthieu Schnegg. À Marseille, la compétition s’est déroulée dans une salle de gymnastique. Il s’agissait pour les concurrents de passer d’un module à l’autre, avec 20 minutes de préparation pour chaque mouvement.
Univers urbain
Si sa discipline consistait initialement à franchir le plus rapidement des obstacles dans un univers urbain ou naturel. il s’agit aujourd’hui de se déplacer harmonieusement en improvisant des mouvements esthétiques, «pour le plaisir et sans pression», dit-il.
«On évolue toujours dans la légalité», précise Matthieu, qui n’entend pas réaliser son rêve de gosse: sauter sur un ascenseur en mouvement dans le supermarché «Métropole». «Je ne veux pas être banni», glisse-t-il. Son intention n’étant pas de rendre les gens énervés ou inquiets, il prend toujours le temps d’expliquer sa démarche.
Beaucoup de spécialistes renoncent à évoluer sous la pluie, mais pas Matthieu, assez fou pour se dire que ça ne va pas glisser. Faire ce que les autres ne font pas, c’est son moteur, c’est ainsi qu’il progresse. Avec quelles prises de risques? «Rien de cassé! Je ne me suis fait que des entorses», répond Matthieu.
À mille mètres d’altitude, l’hiver qui vient ne lui fait pas peur. «J’irai à Neuchâtel…», rigole Matthieu. Mais ce sportif ne dédaigne pas un gros tas de neige pour amortir une réception. «Ça peut être rigolo», dit-il.
Matthieu fait du parkour à plein temps depuis l’école obligatoire. Il essaie d’en vivre depuis deux ans. Sa victoire marseillaise devant soixante compétiteurs l’aidera peut-être à trouver un sponsor, seule issue pour vivre du «parkour».
Semelles minces
Son équipement se limite à… une bonne paire de chaussures. Le choix est déterminant: «Mes semelles doivent être minces et bien accrocher: j’aime la sensibilité». Ceux qui ont moins de technique les choisissent plus épaisses pour amortir les réceptions.
La condition pour réussir, c’est d’être athlétique. Matthieu ne prête pas une attention particulière à sa nutrition, mais il exerce sa motricité et chaque journée se termine par une heure d’étirements, de manière à préparer le lendemain. Un post quotidien sur Instagram, c’est une règle qu’il s’impose depuis longtemps.