Santé publiqueRéduire le sucre dans les aliments se fait tout en douceur
La Confédération et l’industrie ont fait des efforts pour réduire le sucre dans notre alimentation. Mais c’est une politique de petites bouchées.
L’Organisation mondiale de la santé recommande de consommer au maximum 50 grammes de sucre par jour. Mais en Suisse, on en mange en moyenne plus du double, selon les estimations de la Confédération. En surconsommer peut mener à de graves ennuis de santé: diabète, obésité, problèmes cardiovasculaires.
La conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) cherche à alléger ce régime, surtout chez les enfants. Elle a déposé une interpellation au parlement cet automne, rapporte la «SonntagsZeitung» du jour.
Elle demandait au Conseil fédéral des éclaircissements à propos de la consommation de sucre en Suisse, alors que le pays est signataire depuis 2015 de la Déclaration de Milan, aux côtés d’entreprises de l’alimentaire. L’objectif du texte est la réduction de la quantité de la substance dans les yogourts et les céréales pour le petit-déjeuner, pour protéger notamment les plus jeunes.
Mais la réponse de l’Exécutif à Laurence Fehlmann Rielle montre qu’un long chemin est encore à parcourir: «Les discussions avec l’industrie pour limiter la commercialisation de produits alimentaires destinés aux enfants n’ont jusqu’à présent pas donné de résultats.»
Processus pas à pas
Dans un autre article, la «SonntagsZeitung» indique que, de leur côté, certaines entreprises de l’agroalimentaire réduisent depuis des années les quantités de sucre dans certains produits. Et pas n’importe comment: progressivement, afin d’habituer tout en douceur, sans qu’on le remarque.
Mais cette tendance n’est pas nécessairement volontaire, car tout autour du monde médecins et autorités mettent la pression. L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) veut étendre la Déclaration de Milan au lait et aux boissons, qui représentent plus d’un tiers de l’apport en sucre.
Reste aussi à convaincre les consommateurs et consommatrices, qui boudent les produits sans glucose. Ceux-ci restent un marché de niche. Certains sont même retirés des étals des magasins tant ils se vendent mal.