Jura: Mort dans le froid, près de la frontière

Un corps sans vie a été découvert sous un abri lundi dernier à Abbévillers (F), une commune rurale d’un millier d’habitants proche de Fahy (JU), à la limite de la frontière suisse. Posé au pied du cadavre en position couchée, selon «L’Est républicain», un sac à dos contenait la carte d’identité d’un Français résidant en Suisse. Une autopsie pratiquée aujourd’hui à Besançon dira si l’homme d’une soixantaine d’années est mort de froid.

Dans un champ, l’abri servant à stocker du bois: c’est l’odeur pestilentielle du corps putréfié qui a alerté le propriétaire du petit hangar. Selon «L’Est Républicain», la dépouille est très abîmée, des rongeurs lui ayant rongé le visage et les mains. La confirmation de l’identité de la victime passe par des testes ADN, en sus d’éventuelles analyses toxicologiques, sachant que l’abus d’alcool réduit la sensation du froid.

Le corps a été transporté à l’institut médico-légal de Besançon. La date et les causes de la mort sont inconnues et les membres de sa famille sont difficiles à joindre. La position couchée et blottie du cadavre et les températures enregistrées dans la région peut faire penser à une mort par hypothermie, mais la motivation qui a conduit cet homme à s’isoler en plein champ reste mystérieuse.

La semaine précédant la découverte du cadavre, la température a oscillé autour de 0 degré, comme l’indique Vincent Devantay, météorologue à MeteoNews. «Sous un ciel nuageux, l’amplitude thermique était faible entre le jour et la nuit». dit-il. Il a fait entre 2° et 8° du 26 au 30 novembre, puis entre -1° et 2° du 1er au 4 décembre.

Côté jurassien, aucune disparition pouvant correspondre au cadavre n’a été signalée dernièrement. Dans le département du Doubs, les gendarmes de la communauté de brigades d’Étupes ont contacté les autorités suisses afin d’obtenir des informations sur le détenteur de la carte d’identité.

À Fahy, l’élue en charge de l’action sociale n’a vu personne manquer à l’appel: «Quelle tristesse de s’endormir et de ne pas se réveiller: s’agit-il d’un SDF?» s’interroge Arlette Houlmann. «C’est inquiétant et nous sommes sous le choc: on a envie de savoir ce qui s’est passé dans une région où on se promène volontiers avec des enfants ou avec son chien», ajoute la conseillère communale de Fahy. La réponse passe par Besançon.