Hockey sur glace: Pour Jason Fuchs, «il y a vraiment quelque chose à faire»

«Cette qualification pour les play-off vient récompenser l’ensemble de notre saison, mais aussi la deuxième partie du précédent championnat.» À l’image de Jason Fuchs, personne au Lausanne HC n’a oublié d’où revenait le club vaudois. À savoir de loin, très loin.

Mardi soir, les Lions ont brillamment assuré leur place dans le top 4 de National League en dominant Genève-Servette (4-0), une année seulement après avoir été envoyés prématurément en vacances au terme d’un exercice calamiteux bouclé au 11e rang.

À deux journées du terme de la phase préliminaire, le LHC a déjà amassé 16 unités supplémentaires qu’en 2022-2023. Un chiffre conséquent qui souligne les énormes progrès effectués cet hiver par les joueurs lausannois sous la houlette d’un Geoff Ward qui fait de plus en plus l’unanimité à Malley.

«On a toutefois eu des hauts et des bas cette saison et des moments où ça marchait moins bien, rappelle un Jason Fuchs exigeant. Mais dernièrement, on a fait les points quand il fallait les faire. On a gagné les matches quand il fallait les gagner. On joue bien en tant qu’équipe, on a une vraie structure. Si on suit cette structure, je pense qu’il y a vraiment quelque chose à faire.»

Cette ambition nouvelle tranche avec le discours relativement – et logiquement – prudent du début de saison, lorsque l’organisation de la Vaudoise aréna disait uniquement viser les séries pour le titre, quitte à passer par les play-in (places 7 à 10 du classement).

«Avec la victoire à trois points, beaucoup de choses peuvent vite changer, constate Geoff Ward. On a donc pas trop évoqué le classement, au contraire de ce qu’on devait faire au quotidien pour être performants. En ce sens, les joueurs ont fait du très bon travail à l’entraînement tout au long de l’année. Les gars ont mérité cette qualification. Ils sont pleinement responsables de notre place dans le top 4, alors que la plupart des suiveurs nous avaient pronostiqué aux alentours de la 9e place. On est forcément heureux d’être là où on est, mais on ne s’en satisfait pas.»

Lausanne, qui a son destin entre ses cannes, peut dès lors regarder vers le haut du tableau et espérer monter sur la boîte au terme des 52 rondes de la saison régulière. Pour s’assurer la troisième place du classement sans aucune aide extérieure, les Lions vont devoir dompter les Ours bernois, samedi, puis les Taureux zougois, lundi prochain.

«Vous m’auriez dit ça il y a une dizaine de matches, je vous aurais dit qu’on allait surtout essayer de s’accrocher au quatrième rang, sourit Jason Fuchs. Avec la tournure des événements, et avec cette dernière partie contre Zoug, le top 3 est clairement devenu un objectif. Mais le plus important en fin de saison, quand on s’approche des play-off, c’est de pouvoir à chaque fois compter sur une autre ligne capable de prendre le relais. C’est actuellement notre cas, et c’est une grande force.»

Le trio formé par le Chaux-de-Fonnier et ses habituels compères Damien Riat et Jiri Sekac a ainsi été étincelant contre Genève-Servette. Insaisissable même, puisque les trois hommes ont chacun inscrit leur nom au tableau des buteurs face au champion de Suisse et d’Europe en titre. Auteur de trois points, le No 14 des Lions a, encore une fois, été intenable mardi soir.

«Ce derby n’avait pourtant pas super bien commencé d’un point de vue personnel car j’ai pris deux grosses charges durant le premier tiers, glisse le joueur de centre de 28 ans. D’un autre côté, ça m’a aussi un peu mis dans le match. En tant qu’attaquant, ça fait plaisir de pouvoir contribuer au niveau des points et d’aider l’équipe à gagner des matches. C’est que je veux toujours faire.»

Avec désormais 30 points (dont 14 buts) au compteur, Jason Fuchs se profile toujours plus comme un joueur majeur de l’effectif dirigé de mains de maître par Geoff Ward. Un entraîneur canadien, toujours aussi perfectionniste, qui n’entend pas relâcher l’étreinte au cours des prochains jours. Bien au contraire.

«On veut terminer la saison sur une bonne note et s’assurer qu’on jouera notre meilleur hockey lorsque les play-off débuteront, affirme le technicien ontarien. Le fait de les commencer à domicile sera un avantage, c’est sûr. Les fans nous ont d’ailleurs donné une sacrée énergie ce soir (ndlr: mardi). Je n’avais jamais entendu une patinoire aussi bruyante.»

Après des années de vaches maigres, le public vaudois semble prêt à vibrer au rythme des exploits de Jason Fuchs et ses partenaires. Et à refaire de Malley un véritable chauderon.