ÉnergieLe baril au-dessus des 100 dollars, Biden échoue à rassurer le marché
Les prix du pétrole grimpaient de près de 5% lundi, après une visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite avec très peu d’avancées concrètes.
Les prix du pétrole grimpaient de près de 5% lundi, galvanisés par les craintes qui pèsent sur l’approvisionnement après une visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite (premier exportateur mondial de brut) avec très peu d’avancées notables.
Vers 16h15 (heure suisse), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, gagnait 4,71% à 105,92 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, prenait quant à lui 4,46% à 101,94 dollars.
Approvisionnement
Les prix du pétrole avaient baissé de façon significative ces derniers jours, en raison des craintes de ralentissement de l’économie mondiale, accentuées par les niveaux de l’inflation. Ces craintes seraient toutefois exagérées, selon Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, pour qui «les contraintes d’approvisionnement redeviendront le principal moteur du marché.»
Visite controversée
La baisse du dollar lundi contribuait également à faire monter les cours du brut, ce dernier devenant plus attractif pour les investisseurs utilisant d’autres devises, le prix du pétrole étant exprimé en dollar.
En parallèle, le président américain Joe Biden a effectué la semaine passée sa première tournée officielle au Moyen-Orient avec une visite controversée en Arabie saoudite, espérant un coup de pouce de la part du premier exportateur mondial de brut pour faire baisser le prix élevé du pétrole. «Il n’y a aucun signe de percée imminente dans les efforts de l’administration américaine pour persuader les États du Golfe de pomper davantage de pétrole», affirme Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.
Attentes tempérées
Joe Biden a assuré que ses discussions avec les officiels saoudiens vendredi ont été fructueuses, mais a prévenu qu’il ne fallait pas attendre un impact concret «avant plusieurs semaines». Son conseiller en sécurité nationale, Jake Sullivan, a toutefois tempéré les attentes, affirmant aux journalistes que toute action «sera menée dans le cadre de l’Opep+», l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés.
Prix plafonnés?
Le système de quotas de l’Opep+ devant prendre fin en septembre, les prochaines réunions de l’alliance seront scrutées par les investisseurs. Par ailleurs, selon Susannah Streeter, «l’incertitude augmente quant à l’impact d’un éventuel plafonnement des prix du brut russe dans le cadre de la guerre en Ukraine, alors que Moscou se prépare à sa prochaine offensive.»
Fin juin, les dirigeants des pays du G7 s’étaient engagés à développer un «mécanisme» pour plafonner les prix du pétrole russe au niveau mondial afin de priver Moscou d’une partie de sa manne énergétique.
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