Royaume-UniAprès des adieux historiques, Elizabeth II repose dans sa dernière demeure
Elizabeth II repose désormais dans la chapelle Saint-Georges de son château de Windsor, après des adieux en grande pompe et emplis d’émotion.
À l’issue d’une ultime procession solennelle, au pas à travers un domaine de Windsor noir de monde, et une cérémonie religieuse devant 800 personnes, le cercueil d’Elizabeth II a été lentement descendu dans le caveau royal de la chapelle Saint-Georges, au château de Windsor. Peu avant, le lord-chambellan avait brisé son bâton puis l’avait placé sur le cercueil, geste symbolique pour signifier la fin de son règne.
Elizabeth II a ensuite disparu à jamais des yeux du monde, elle qui, souvent souriante, toujours calme, était devenue une icône familière pendant ses septante ans, sept mois et deux jours sur le trône.
L’hymne britannique a retenti, et c’était fini. Il ne restait à la famille proche qu’une dernière occasion de se recueillir en privé, dans la soirée, pour le transfert du cercueil, avec celui de Philip, l’époux d’Elizabeth II – décédé en 2021 –, dans le mémorial George VI de la chapelle, aux côtés des parents d’Elizabeth II et de sa sœur Margaret.
Immense émotion populaire
Accompagné par des centaines de dignitaires étrangers et des milliers de Britanniques sur son passage, le dernier voyage d’Elizabeth II est arrivé à son terme. Depuis sa mort, le 8 septembre, à l’âge de 96 ans, dans sa résidence écossaise de Balmoral, son cercueil clos a traversé son royaume, dans un corbillard à travers la campagne écossaise, un avion de la Royal Air Force ou lors de lents cortèges funèbres sur des airs tristes joués par des fanfares, tiré par des chevaux ou des marins.
À Édimbourg puis Londres, des centaines de milliers de personnes ont patienté des heures, parfois toute la nuit, pour se recueillir devant la dépouille de la seule monarque que la plupart des Britanniques aient jamais connue, dont le visage, présent sur les billets de banques et timbres, était reconnu dans le monde entier.
Tiré par des dizaines de marins
La dernière journée d’adieux à la souveraine aura été à l’image des douze jours qui ont suivi son décès: chargée d’une immense émotion populaire, soigneusement mise en scène, avec toute la pompe des traditions séculaires de la monarchie britannique. Elle avait été planifiée depuis au moins vingt ans.
En milieu de matinée, au son des cornemuses, le cercueil, surmonté de la scintillante couronne impériale, a quitté Westminster Hall, la partie la plus ancienne du Parlement, pour rejoindre l’abbaye de Westminster voisine. Des dizaines de marins le tiraient, suivis du roi Charles III, de sa sœur, ses frères et ses enfants, les frères William, l’héritier, et Harry, le Californien, en froid.
Dans l’abbaye, la reine consort Camilla, Kate, la nouvelle princesse de Galles, et Meghan, l’épouse de Harry, les ont rejoints. Mais aussi les deux aînés de William et Kate, George, 9 ans, désormais deuxième dans l’ordre de succession, et Charlotte, 7 ans, très impressionnée sous son petit chapeau noir.
Une reine «joyeuse»
Dans l’assistance, le gratin des dirigeants de la planète, dont les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, le conseiller fédéral Ignazio Cassis, les six anciens Premiers ministres britanniques encore en vie, de John Major à Boris Johnson, et les têtes couronnées européennes, du roi d’Espagne Felipe VI au roi Philippe de Belgique, en passant par le prince Albert de Monaco.
«Dans un discours connu, prononcé pour ses 21 ans, sa défunte Majesté a déclaré que sa vie entière serait consacrée au service de la nation et du Commonwealth», a rappelé l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel de l’Église anglicane, qui était dirigée par la reine. «Rarement une promesse aura été aussi bien tenue», a-t-il ajouté, rendant hommage à une reine «joyeuse, présente pour tant de monde, touchant une multitude de vies».
La cérémonie s’est achevée par deux minutes d’un silence poignant, observées à travers le pays, avant l’hymne national qui désormais célèbre Charles III, «God save the king».