GenèveMenace de grève dure à l’aéroport dès le 29 juin
Le syndicat SSP entend bloquer tout le trafic dans une semaine si la nouvelle politique salariale de Cointrin est acceptée par le conseil d’administration.
- par
- Jérôme Faas ,
- Leïla Hussein
Le 29 juin, dès midi, il est possible que l’aéroport de Genève subisse un arrêt total des opérations. C’est en tout les cas la menace que fait planer le Syndicat des services publics (SSP), qui indique ce jeudi avoir déjà prévenu les grandes compagnies aériennes, «afin de dérouter leurs appareils sur d’autres destinations».
Les salaires sont en jeu
La journée d’action choisie est celle où se réunira le conseil d’administration de la plateforme aéroportuaire. En matinée, il sera appelé à valider, ou pas, la nouvelle politique de rémunération voulue par la direction. Celle-ci prévoit, selon le SSP, de supprimer les primes «qui représentent parfois l’équivalent d’un 13e salaire»; la possibilité de «geler des salaires jusqu’à la retraite»; et celle de «dégrader» un employé en fonction de son comportement ou de ses objectifs individuels.
«La fouille ne sera pas assurée»
Sachant que les employés concernés sont au nombre d’un millier, et qu’un grand nombre opèrent dans le domaine de la sécurité, Jamshid Pouranpir annonce qu’en cas de grève, «ce sera l’arrêt total» des activités de Cointrin. «La fouille des passagers ne sera pas assurée, les collaborateurs chargés de la sécurité de la piste cesseront de travailler. Il est évident que les avions seront cloués au sol.»
«Avoir le plus d’impact possible»
«Nous devons chercher l’efficacité et faire en sorte que notre mouvement ait le plus gros impact possible», explique le secrétaire syndical. C’est pour cela que la grève débutera «immédiatement après le conseil d’administration», si celui-ci ne cédait pas. «Ça sera très suivi. Plus de 300 collaborateurs ont participé à l’assemblée générale. Le mot d’ordre est: ceux qui bossent quittent leur place de travail, ceux qui sont en congé les rejoignent par solidarité.»
Jamshid Pouranpir dit par ailleurs regretter que le Conseil d’Etat «ne se mouille pas. Nous l’avons prévenu, il ne réagit pas, se contentant d’accusés de réception.» Sollicité, le gouvernement n’a pas encore été en mesure de nous répondre.
De son côté, la direction de Cointrin confirme qu’aucun accord n’a été trouvé à l’issue de la consultation et précise qu’elle «se prépare à une possible grève, en élaborant dès à présent les mesures nécessaires pour réduire les impacts pour les passagers. Une communication sera diffusée pour informer les voyageurs.»
La conseillère d’Etat «suit en temps réel» la situation
La conseillère d’Etat Nathalie Fontanet (PLR), ministre de tutelle de l’aéroport, explique avoir été interpellée par le SSP le 5 mai, alors qu’elle n’était pas encore en charge du dossier. Puis, la CRCT a été saisie, «et il ne m’appartenait donc pas d’intervenir». Elle dit «suivre en temps réel» la situation, mais rappelle que l’aéroport, entité autonome, n’est pas soumis à la loi sur le personnel de l’Etat. Dès lors, «charge à présent au conseil d’administration de se déterminer.» Elle lui «fait confiance», ainsi qu’à la direction de Cointrin, «pour mettre en place toutes les mesures qui permettront de réduire au maximum les désagréments pour les usagers». Pour rappel, le conseil d’administration de l’aéroport compte 22 membres, dont cinq désignés par le gouvernement cantonal.