Hockey sur glaceDamiano Ciaccio voit ses soirées se raccourcir
Le gardien neuchâtelois du HC Ajoie a été prié de regagner son banc jeudi soir à la mi-match d’une rencontre perdue face à Zurich (6-3). Lors de ses quatre dernières titularisations, Ciaccio n’a terminé qu’une seule partie.

Damiano Ciaccio ne serait-il plus en odeur de sainteté en Ajoie?
Jonathan Vallat/freshfocusEn engageant Damiano Ciaccio pour épauler Tim Wolf devant la cage, la direction ajoulote a comblé un vide important dans son dispositif. Posséder deux gardiens de valeur se révélait d’ailleurs être une nécessité au moment d’aborder ce deuxième concours en National League.
Les premières journées de compétition l’ont démontré. Wolf a perdu en régularité et n’apparaît plus forcément être le mur infranchissable qu’il était la saison dernière. D’où l’importance d’un soutien de qualité en la personne de Ciaccio. Pendant dix rondes, les deux hommes ont bénéficié d’une parfaite répartition du temps de jeu, soit cinq parties chacun. Aux yeux de l’entraîneur Filip Pesan, pas de numéro un ni de doublure, simplement deux gardiens amenés à tenir à tour de rôle la cage la plus prise pour cible, et très nettement même, de la ligue.
Une sortie qui interpelle
Cette régularité dans le tournus opérée par le coach tchèque a cependant pris fin le 14 octobre à Lausanne. Touché aux adducteurs, Damiano Ciaccio a quitté ses partenaires à la 48e minute d’un duel qui était déjà perdu pour les visiteurs (4-1, 6-2 au final). L’ancien gardien d’Ambri a retrouvé le jeu face à Lugano une semaine plus tard (succès 4-1). Une soirée complète, sa seule depuis trois semaines.
Le 25 octobre, il a cédé sa position après un quart d’heure (à 0-3) lors de la débâcle subie à domicile face à Langnau (1-4). Après trois matches à observer le jeu depuis l’extérieur, l’Italo-Suisse de 33 ans a donc à nouveau embarqué jeudi face aux Lions de Zurich. Le temps d’une moitié de rencontre. Bien que solide jusque-là, il a été écarté après le 3-2 de Yannick Weber (31e).
S’il n’y a rien à redire sur ses deux premières sorties, forcées et nécessaires, la plus récente interpelle. Pesan se fie-t-il au pourcentage d’arrêts (72,7 % contre Langnau et 75% contre Zurich) au moment de sortir prématurément son dernier rempart? Lui a-t-il tenu rigueur de son manque de mobilité sur la réussite du défenseur international qui arrivait tout de même en pleine vitesse? Cherchait-il simplement à le préserver en vue de la confrontation de samedi face à Davos?
Le timing était mauvais
Alors, bon ou mauvais choix ? Qu’importe, au final, l’histoire étant écrite. Reste ces deux considérations.
De un, Filip Pesan a peut-être fragilisé mentalement l’un de ses portiers jeudi. Un portier certes habitué par le passé au partage des tâches, que ce soit à Langnau ou Ambri. Mais qui a peut-être pris conscience, en ce début novembre, que le moindre écart était pour lui répréhensible.
De deux, mais ça le coach du HCA ne pouvait le savoir au moment d’opérer sa rocade, le timing était mauvais. Sur l’engagement qui a suivi le 2-3, Valentin Pilet s’est fait l’auteur d’une charge violente - et tellement inutile - à la tête de Denis Hollenstein, assortie d’une expulsion immédiate pour le coupable et pour Ajoie d’une période de cinq minutes en infériorité numérique. A froid, Tim Wolf a alors capitulé sur le premier envoi qui lui était adressé.