AthlétismeLes folles semaines de Kelvin Kiptum
L’entraîneur rwandais du nouveau recordman du marathon, réalisé dimanche à Chicago, a dévoilé une semaine de type de travail pour son protégé.
Kelvin Kiptum, qui a établi un nouveau record du monde du marathon dimanche à Chicago (2 h 00’35), effaçant la légende Eliud Kipchoge, s’inflige des semaines d’entraînement démentielles.
Son entraîneur rwandais Gervais Hakizimana a détaillé à l’AFP la préparation pour le marathon de la nouvelle star de la course dans son fief de Chepkorio, dans l’ouest du Kenya.
«Chaque semaine, Eliud Kipchoge fait entre 180 et 220 km. Kelvin Kiptum est plutôt entre 250 et 280, parfois plus de 300 km, c’est l’aventure! Pendant la préparation (du marathon) de Londres, on a enchaîné trois semaines à plus de 300 km. Il a un très grand volume. Il travaille beaucoup l’endurance. Quand il s’entraîne il est costaud», a-t-il expliqué.
«Notre programme marathon est établi sur quatre mois, avec au départ beaucoup de musculation et de renforcement. Le premier mois, il court environ 900 km en tout, le deuxième mois entre 280 et 300 km par semaine. Au quatrième mois, on diminue le volume progressivement, pour avoir du repos avant la course.»
La semaine type de Kiptum:
Lundi – footing le matin entre 25 et 28 km, à une allure allant de 4’10 au kilomètre à 3’40, 12 km de footing l’après-midi.
Mardi – séance sur piste ou fartlek (course fractionnée alternant entre allures rapides et allures lentes). Par exemple 3› vite/1› lent/3› vite/1’ lent, le tout pendant une heure. 12 km de footing l’après-midi.
Mercredi – comme le lundi, entre 25 et 28 km le matin, environ 12 km l’après-midi.
Jeudi – journée «difficile». Entre 30 et 40 km proches de l’allure marathon. Rien l’après-midi.
Vendredi – footing entre 25 et 28 km le matin, 12 km l’après-midi.
Samedi – comme le mardi, piste ou fractionné sur route, footing l’après-midi.
Dimanche – difficile, comme le jeudi. Entre 32 et 40 km à allure rapide. Rien l’après-midi.
«Il n’y a pas de repos hebdomadaire. On se repose quand il fatigue. Si pendant un mois il ne montre pas de signes de fatigue ou de douleurs, on continue.»
«Il ne fait que courir, manger, dormir. Il y a un petit groupe qui s’agrège autour de lui mais moi je ne m’occupe que de lui. Les autres ont le droit de suivre. Sur les séances difficiles, il est seul, c’est là qu’il va vite.»
«Il est dans ses belles années mais à un moment, j’ai peur qu’il se blesse. À ce rythme, il risque de se casser, je lui ai proposé de baisser le rythme mais il ne veut pas, il me parle du record du monde tout le temps. Je lui ai dit que dans cinq ans il serait cuit, qu’il doit se calmer pour durer en athlétisme.»
Ce forcené de l’entraînement a prévu un mois de coupure complet après Chicago.