EuropeInterpol en appelle au grand public pour résoudre 22 «cold cases»
L’organisation internationale de coopération policière s’en remet à la population dans l’espoir de résoudre des mystères datant, pour certains, de près de 50 ans.
Interpol a annoncé mercredi le lancement d’une campagne inédite à destination du grand public. Le but est d’aider à identifier les corps de 22 femmes retrouvés sur plusieurs décennies en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas et faire avancer les enquêtes sur ces «cold cases». Le plus ancien de ces corps a été retrouvé en octobre 1976 sur un parking d’autoroute aux Pays-Bas. Le plus récent a été découvert dans un parc communal en Belgique en août 2019. Ils n’ont pu être identifiés par les polices nationales «en partie» car ces femmes n’étaient pas originaires de ces pays, explique Interpol.
«Il est possible que ces corps ont été déposés là où ils ont été trouvés pour rendre plus difficile l’enquête criminelle», souligne également l’organisation internationale de coopération policière dans un communiqué. Concrètement, Interpol va publier sur son site internet et ses réseaux sociaux une sélection d’informations jusqu’alors réservées à usage interne contenues dans ses «notices noires», dédiées à l’identification des restes humains.
«Toutes les pistes sont envisagées»
Pour chacune des 22 victimes, seront ainsi diffusés une photo sur la base des technologies de reconstitution faciale et des éléments sur le lieu et la date de découverte du corps, les objets personnels, les vêtements et le contexte. «Toutes les pistes envisagées pour résoudre ces «cold cases» ont été traitées. Les enquêtes sont au point mort et nous espérons que l’attention du public permettra de les faire avancer», explique François-Xavier Laurent, gestionnaire des bases de données ADN à Interpol.
«La famille, les amis, les collègues, qui parfois du jour au lendemain n’ont plus vu cette personne» pourraient fournir des informations, apporter «même un indice infime». L’identification d’un corps «a deux objectifs: rendre le nom à cette personne et prévenir les familles, et ouvrir des pistes pour retrouver les suspects en cas de meurtre», ajoute-t-il. Ces différents dossiers «n’ont pas de lien entre eux», mais ont en commun «leur contexte international», précise ce responsable.
«Certaines de ces femmes sont supposées venir de régions d’Europe de l’Est», indique le communiqué. «Il peut s’agir de femmes qui ont décidé de faire un voyage touristique, mais aussi de victimes potentielles de traite humaine», ajoute Xavier Laurent. Baptisée «Identify Me», cette première campagne pourrait être étendue à d’autres cas par la suite.