Crise migratoireMigrants bloqués dans un no man’s land entre Pologne et Biélorussie
Le groupe compte 20 à 30 personnes, dont 11 enfants. Les gardes-frontières polonais assurent qu’ils se trouvent hors de leur juridiction. Et les biélorusses ne les laissent pas rentrer sur leur territoire.
Un groupe de migrants, dont des femmes et des enfants, reste bloqué à la frontière polono-biélorusse, ont indiqué lundi les gardes-frontières polonais accusés par des activistes de ne pas laisser ces migrants demander l’asile en Pologne.
Depuis quatre jours, le groupe est contraint de camper dans la forêt près de Bialowieza, au pied de la barrière frontalière en métal érigée par le gouvernement nationaliste polonais pour empêcher les passages irréguliers.
Dans un communiqué, une porte-parole des gardes-frontières a affirmé que le groupe «d’environ 20 à 30 personnes» se trouvait «en dehors de la juridiction» polonaise. «Par conséquent, aucune activité administrative, y compris l’éventuelle acceptation d’une demande de protection internationale, si l’intention de ces personnes est bien d’obtenir une protection en Pologne, n’est possible», a précisé Katarzyna Zdanowicz.
Battus ou blessés par des agents biélorusses
Selon des militants présents sur place, le groupe à la frontière comprend des personnes originaires de Syrie, d’Irak et du Congo, et compte 11 enfants. L’ONG Grupa Granica, qui porte assistance médicale et légale aux immigrés à la frontière polono-biélorusse, maintient de son côté que les migrants, bien qu’ils n’aient pas franchi la clôture, se trouvent bien sur le territoire polonais.
Les militants assurent que les migrants n’étaient pas autorisés de retourner en Biélorussie, les gardes-frontières de ce pays les menaçant avec des chiens, et affirment qu’au moins deux membres du groupe avaient été battus ou blessés par des agents biélorusses.
Les gardes-frontières polonais ont indiqué avoir demandé en vain à leurs homologues biélorusses de fournir aide et soutien aux migrants. «Ils ont seulement envoyé une personne pour documenter la situation, certainement en vue de l’utiliser pour leur propre propagande», indique le communiqué polonais. Samedi, le bureau de l’Ombudsman polonais est intervenu, lançant une «demande urgente d’informations» sur le statut de ces migrants.