Haïti: Affaire de viols: la FIFA fait appel à la justice suisse contre le TAS

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HaïtiAffaire de viols: la FIFA fait appel à la justice suisse contre le TAS

La FIFA a fait recours contre le Tribunal arbitral du sport, qui avait annulé la suspension à vie de l’ancien président de la Fédération haïtienne. Ce dernier est accusé de viols sur mineures.

Yves Jean-Bart a dirigé  la Fédération haïtienne de football entre 1993 et 2020 (photo d’archives).

Yves Jean-Bart a dirigé  la Fédération haïtienne de football entre 1993 et 2020 (photo d’archives).

REUTERS

La FIFA a indiqué lundi faire appel de l’annulation par le Tribunal arbitral du sport de la suspension à vie de l’ancien président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, dans une affaire de viols de joueuses.

«La FIFA a décidé d’interjeter appel contre la décision du TAS auprès du Tribunal fédéral suisse, en demandant l’annulation de la décision du TAS et un nouvel examen du dossier» par la même juridiction sportive, indique-t-elle dans un communiqué.

Agression sur mineures

En novembre 2020, la chambre de jugement de l’instance du football mondial, avait reconnu le dirigeant – alors âgé de 73 ans et à la tête de la fédération depuis deux décennies – coupable d’avoir «abusé de sa position» pour «harceler sexuellement et agresser plusieurs joueuses, y compris mineures».

La justice interne de la FIFA l’avait donc suspendu à vie «de toutes activités liées au football, au niveau national et international». Elle l’avait aussi condamné à payer 1 million de francs suisses (une somme équivalente en euros).

«Manquements procéduraux»

Le 14 février, le TAS avait toutefois décidé d’annuler la suspension à vie, considérant que les éléments de preuve portés à la charge de M. Jean-Bart concernant les accusations d’abus sexuels, «sont incohérents, imprécis et contradictoires».

«Après avoir examiné en détail la décision du TAS», la FIFA estime elle en revanche «que des manquements procéduraux très graves ainsi qu’au droit matériel ont été commis, notamment le fait que certains éléments de preuve clés mis à disposition par la FIFA n’aient pas été pris en compte par la Formation arbitrale du TAS».

«La FIFA entend fermement continuer à protéger les victimes d’abus sexuels et de comportements incorrects dans le football ainsi qu’à appliquer une tolérance zéro vis-à-vis de tout acte de ce type perpétré par des personnes soumises à sa juridiction», ajoute-t-elle dans le communiqué.

Pressions sur les victimes

M. Jean-Bart avait à l’époque dénoncé une «parodie de justice et une mesure purement politique», affirmant que la FIFA n’avait pas examiné de preuve réelle. L’affaire est partie d’une enquête du quotidien britannique «The Guardian» publiée au printemps 2020. Selon des jeunes filles citées par le Guardian, Yves Jean-Bart aurait violé de nombreuses joueuses mineures.

Témoignant de pressions subies pour garder le silence, des victimes présumées ont affirmé au journal, sous couvert d’anonymat, qu’au moins deux joueuses mineures auraient avorté à la suite des viols commis par le dirigeant dans le centre national d’entraînement.

(AFP)

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