Royaume-UniLes supermarchés dopés… par Omicron à Noël
Les annulations de fêtes de fin d'année au profit de célébrations à domicile ont boosté les ventes des distributeurs outre-Manche, comme Tesco, Marks and Spencer ou Sainsbury’s.
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Que ce soit en ligne ou dans les magasins (ici la très commerçante rue londonienne d’Oxford Street), les Britanniques ont consommé plus que d’habitude pour les Fêtes de 2021.
AFP«Une fois de plus, le Covid-19 a conduit les festivités à se dérouler davantage à la maison», ce qui a tiré les ventes du géant britannique des supermarchés Tesco, qui a vu «sa part de marché augmenter», s’est félicité son directeur général Ken Murphy dans un communiqué. Le distributeur a annoncé jeudi une hausse de ses ventes de 3,2% sur un an pour la période festive et de 8,7% par rapport à ses niveaux prépandémie, relevant ses prévisions de bénéfice opérationnel pour l’année complète.
Fêtes à domicile
Les supermarchés «semblent avoir bénéficié de la propagation du variant Omicron» alors que «la peur de l’infection et l’annulation massive des fêtes de Noël ont, une fois encore, ramené les consommateurs chez eux», a commenté Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Mais ces ventes exceptionnelles «se révéleront peut-être difficiles à répliquer» à l’avenir, notamment en raison de «la baisse de pouvoir d’achat» qui attend les Britanniques cette année en raison de l’inflation qui s’envole et de la hausse des prix de l’énergie, poursuit l’analyste.
Mieux qu'avant la pandémie
Les supermarchés Sainsbury’s ont, eux aussi, profité de la dynamique de fin d’année, affichant «des ventes d’épicerie solides» pour Noël, tandis que les magasins Marks and Spencer ont enregistré un rebond de leurs ventes d’habillement, talon d’Achille ces dernières années, et une performance «record» dans l’alimentaire.
L’ensemble du groupe Marks and Spencer a vu ses ventes progresser de 18,5% sur un an, à 3,27 milliards de livres sterling, sur la période des 13 semaines avant le 1er janvier. La hausse est de 8,6% par rapport aux dernières fêtes prépandémie. Point faible de la marque, à la peine en début de pandémie face à ses rivaux en ligne, l’habillement a connu une hausse de 37,7% sur un an, et se retrouve légèrement au-dessus de son niveau prépandémie.
Inquiétudes sur l'avenir
Le groupe rattrape un peu de son retard dans les transactions en ligne: un tiers des ventes de la branche vêtements et articles de maison ont eu lieu sur internet, précise Marks and Spencer. Celles-ci ont progressé de plus de 50% depuis l’apparition de la pandémie. Mais les bons résultats pendant les fêtes n’ont pas dissipé les incertitudes sur l’avenir, qui se reflétaient jeudi sur le cours de l’action de Marks and Spencer: elle dévissait de 6,38% à 236,86 pence peu après 13h30 (heure suisse) à la Bourse de Londres.
Boom des vêtements d'intérieur
En proposant des vêtements «de haute qualité à un prix raisonnable», l’entreprise «a fait les bons choix au bon moment», selon Danni Hewson, analyste chez AJ Bell. Mais il s’interroge toutefois sur ce qui se passera «quand la vie commencera vraiment à revenir à la normale». D’une manière générale, «les ventes au détail ont tenu le coup jusqu’en décembre», assure Helen Dickinson, directrice de la fédération de commerçants BRC, relevant notamment que les vêtements d’intérieur «étaient de nouveau à la mode, les clients anticipant la possibilité de restrictions à venir».
Baisse des ventes en magasin
Mais la situation sanitaire a dissuadé de nombreux clients de se rendre en magasin à l’approche de Noël et beaucoup «ont choisi de faire leurs achats en ligne plutôt que de se rendre dans les rues commerçantes et les centres commerciaux», selon elle. Une tendance qui a profité au groupe britannique de prêt-à-porter en ligne Asos, qui a annoncé, jeudi, une hausse de 13% de ses ventes au Royaume-Uni pour les quatre derniers mois de l’année par rapport à la même période de l'année précédente et voyait son action s’envoler de plus de 10% jeudi, en milieu de journée, à la Bourse de Londres.