PédocriminalitéExpatrié français accusé de viols sur mineurs en Malaisie devant la justice
L’homme de 56 ans, qui a reconnu les faits, doit répondre de viols et agressions sexuelles sur 25 jeunes garçons malaisiens devant la Cour criminelle départementale de Paris.
Un professeur de français expatrié à Singapour est jugé depuis vendredi devant la cour criminelle départementale (CCD) de Paris pour répondre de viols et d’agressions sexuelles sur 25 jeunes garçons malaisiens entre janvier 2014 et octobre 2017. L’homme encourt 20 ans de prison.
«Je suis conscient aujourd’hui que je suis malade», a affirmé au début de l’audience Jean-Christophe Q., 56 ans. «On ne peut pas revenir en arrière mais je présente mes excuses les plus sincères aux victimes», a ajouté le quinquagénaire d’une voix éteinte.
Le président de la CCD, Laurent Raviot, a relevé 70 délits (agressions sexuelles) et sept crimes (viols) à l’encontre des victimes, uniquement identifiées par le surnom que l’accusé leur assignait dans les carnets où il relatait ses expériences sexuelles. «Reconnaissez-vous ces crimes?» demande le président Raviot. «Je les reconnais», répond l’accusé. «L’intégralité?» insiste le président. «Quasiment tous», admet Jean-Christophe Q.
Soupçonné d’avoir sévi dans plusieurs pays
L’accusé n’est jugé que pour les faits commis en Malaisie même s’il est soupçonné d’avoir commis des abus sexuels et des viols sur au moins une cinquantaine de mineurs dans plusieurs pays – Thaïlande, Malaisie, Singapour, Philippines, Inde, Sri Lanka et Indonésie – durant une trentaine d’années.
La justice française a souhaité «scinder» les différentes affaires dans lesquelles il est impliqué. «Des investigations particulièrement lourdes tant du fait du nombre d’abus sexuels étendus dans le temps que des investigations internationales (…), doivent se poursuivre s’agissant des autres chefs de mise en examen», ont estimé les enquêteurs.
Arrêté dans une chambre d’hôtel avec 2 garçons de 14 ans
Le professeur de français langue étrangère, installé à Singapour au début des années 1990, est soupçonné d’avoir abusé de dizaines d’enfants entre 1990 et 2019. Il a été arrêté en flagrant délit en février 2019 par la police thaïlandaise alors qu’il se trouvait dans une chambre d’hôtel de Bangkok avec deux garçons de 14 ans. Les policiers avaient également découvert une caméra et un ordinateur avec des contenus pédopornographiques.
Jean-Christophe Q. avait été libéré au bout de quelques jours après le versement d’une caution de 300’000 bahts (environ 7600 francs) en liquide. Muni de son passeport français, il avait ensuite réussi à quitter illégalement la Thaïlande via la Malaisie pour rejoindre la France. Il avait été finalement interpellé à son domicile familial de Besançon le 30 mars 2019.
«Les gamins aiment bien jouer à la «pornstar»
Lors de sa garde à vue, il a reconnu payer de jeunes garçons pour assouvir ses fantasmes. «On trouve des jeunes garçons ouverts à des relations sexuelles tarifées car ils sont pauvres et ont besoin d’argent de poche», a-t-il expliqué. Interrogé sur les films qu’il tournait durant ses ébats sexuels, il assurait que «les gamins aiment bien jouer à la «pornstar» quand ils ont des relations sexuelles avec moi». Plus de 174’000 photos et vidéos le mettant en scène abusant d’enfants ont été saisies par les enquêteurs.
Devant la cour, Jean-Christophe Q. a admis qu’il se «contentait d’un «oui» en échange d’argent» pour obtenir le «consentement» des enfants. «Je pensais que ça suffisait», a-t-il dit avant de reconnaître qu’il était «dans l’erreur». «Le consentement, c’est beaucoup plus subtil que ça», a-t-il dit. L’interrogatoire de l’accusé est prévu lundi, les réquisitions et le verdict auront lieu mardi.