QATAR 2022Une chouette ambiance… avant que le match ne commence
Venus de partout, les supporters ont fait la fête, dimanche pour l’ouverture du Mondial. Leur enthousiasme a ensuite été douché par l’absence de spectacle.
- par
- Simon Meier, Al-Khor
L’ambiance a vraiment été formidable, dimanche après-midi à l’occasion du match d’ouverture de la Coupe du monde. Mais hors du stade. C’était en effet très chouette, durant les heures qui ont précédé cet exotique Qatar-Equateur, de voir tous ces supporters bigarrés fraterniser sans frontière.
Il y avait plein de Brésiliens en musique, des Coréens tout excités, des Polonais en goguette, des Mexicains joyeux, des Américains goguenards, des Gallois rigolos et des Argentins qui piaffent - ils entament leur tournoi mardi devant l’Arabie Saoudite. Et tous les autres, ce qui a au moins donné raison à Gianni Infantino sur un point (c’est sympa une planète qui se réunit autour d’un ballon).
Carré grenat
Le problème, en l’occurrence, c’est que ledit ballon n’a pas été très bien traité, à partir de 19 heures locales, au stade Al Bayt. Alors à part les quelques milliers d'Equatoriens tout de jaune vêtus et ravis de voir leur équipe faire le boulot (victoire 2-0, buts d’Enner Valencia aux 16e et 31e minutes), tout le monde a assez vite égaré son enthousiasme dans les travées. Zéro suspense (le Qatar était trop faible), très peu de jeu (l’Equateur a-t-il été trop poli?). La magnifique enceinte, garnie de 60 000 spectateurs, a assez vite pris des airs de dortoir géant.
A la mi-temps, plusieurs centaines de personnes ont quitté les lieux pour ne pas y revenir. La plupart d’entre eux portaient la thobe, tenue blanche traditionnelle des Qatariens. Venus à plusieurs dizaines de milliers, ces derniers ont répondu présent. Mais à l’exception du petit carré grenat derrière les buts, on ne les a pas entendus. Il n’y avait d’ailleurs pas grand-chose à dire, et encore moins à célébrer, vu la piteuse prestation du pays organisateur sur le terrain.
Pas le niveau
On ne pourra manifestement pas compter sur la sélection dirigée par Félix Sanchez Bas pour allumer la flamme foot dans l’émirat. En conférence de presse, l’Espagnol a d’abord mis le non-match des siens sur le compte de la «nervosité». Puis il a développé: «Nous avons été très imprécis techniquement, on n’a jamais enchaîné quatre passes et on n’était pas équilibrés en transition. On va essayer de s’améliorer tactiquement et d’être plus solides. En deuxième période, le jeu était plus équilibré mais la vérité, c’est que nous n’avons pas non plus tellement approché leur but.»
La vérité, qui relève d’une logique implacable, c’est que le Qatar n’avait pas le niveau pour régater. En ira-t-il autrement, vendredi contre un Sénégal privé de sa star Sadio Mané, puis le mardi suivant devant les Pays-Bas? Il est dur de le concevoir.