Guerre en Ukraine – Kiev accuse les Russes de «massacre délibéré» à Boutcha

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Guerre en UkraineKiev accuse les Russes de «massacre délibéré» à Boutcha

L’Ukraine a repris du terrain autour de Kiev, où ses forces ont découvert un spectacle horrible, avec de nombreux civils massacrés par l’armée russe. Nombreux sont ceux qui réclament une procédure pour «crimes de guerre».

Alors que les troupes ukrainiennes ont repris Boutcha, de nombreuses accusations de crimes de guerre sont dirigées contre l’armée russe.

Alors que les troupes ukrainiennes ont repris Boutcha, de nombreuses accusations de crimes de guerre sont dirigées contre l’armée russe.

AFP

L’Ukraine a accusé dimanche l’armée russe d’avoir commis un «massacre délibéré» à Boutcha, après la découverte de nombreux cadavres dans cette ville au nord-ouest de Kiev, qui a suscité l’indignation de responsables européen et britannique, le jour même où l’ONU tente une mission à Moscou.

Selon l’Ukraine, les localités d’Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev «ont été libérées de l’envahisseur», qui abandonne des villes clés près de la capitale ainsi que Tcherniguiv, dans le nord du pays, pour se redéployer vers l’est et le sud et «garder le contrôle» des territoires qu’il y occupe.

Mais les Russes laissent derrière eux «un désastre total et de nombreux dangers», a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook, en les accusant de «miner les territoires qu’ils quittent, des maisons, des munitions et même des cadavres».

«Violations des lois de guerre»

Dans un communiqué dimanche, l’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW), a, elle, dénoncé des exactions contre des civils assimilables à des «crimes de guerre» de la part de soldats russes dans les régions de Tcherniguiv, Kharkiv et Kiev. HRW dit avoir documenté plusieurs cas de «violations des lois de la guerre», citant celui d’une femme violée à plusieurs reprises et battue par un soldat russe, les exécutions sommaires de sept hommes, «d’autres cas de violence» et «menaces à l’encontre de civils», ainsi que des pillages.

À Boutcha, un journaliste de l’AFP a vu, samedi, les corps d’une vingtaine d’hommes, gisant dans une rue. Ces personnes ont été «toutes tuées d’une balle à l’arrière de la tête», selon Anatoly Fedorouk, le maire de cette ville reprise aux Russes, où près de 300 cadavres ont été enterrés dans des fosses communes. «Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées et avec des impacts de balles, à l’arrière de la tête», a déclaré à la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil. «C’étaient clairement des civils et ils ont été exécutés». «Cela ressemble exactement à des crimes de guerre», a-t-il estimé.

«Éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent»

«Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT», a écrit sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est également dit, sur Twitter, «choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kiev». «L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales», a-t-il dit, en ajoutant: «Plus de sanctions et d’aide de l’UE sont en chemin.»

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(AFP)

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