TennisStan Wawrinka: «L’envie de rejouer pour la Suisse est là»
Éliminé des Swiss Indoors par un Roberto Bautista Agut «injouable», le Vaudois a évoqué en conférence de presse son avenir avec la sélection. Interview.
- par
- Jérémy Santallo Bâle
Il est reparti au centre des médias comme il est arrivé: sous les applaudissements. Ils étaient forcément plus nombreux quelques minutes plus tôt, en prenant congé des 8000 spectateurs de la Halle Saint-Jacques après sa défaite en quart de finale des Swiss Indoors contre Roberto Bautista Agut (7-5 7-6). Mais au moment de poser des mots sur sa semaine bâloise, Stan Wawrinka était d’une lucidité rare.
Stan Wawrinka, c’est un match qui est parti très fort. Il n’y a pas eu de round d’observation.
Oui, c’est vrai! Dans l’ensemble, je pense que l’on a vu un très haut niveau de jeu des deux côtés. Sur les trois fois où je le joue (ndlr: un partout avant le duel de Bâle), il a fait son meilleur match. Il a été très agressif et j’ai dû tout de suite m’adapter, changer ma façon de servir, varier beaucoup plus, ralentir l’échange. En commençant rapidement, il m’a tout de suite contré. Il était injouable.
Dès les premiers échanges, Roberto a cherché votre revers, au point de vous pilonner exclusivement de ce côté. Est-ce que cela vous a surpris?
Non, c’était assez clair. Je le connais très bien, son jeu aussi. Il l’a juste fait à un très haut niveau aujourd’hui. J’ai réussi à bien tenir, à me procurer quelques occasions. Mais j’ai raté ces deux ou trois points qui m’auraient redonné l’avantage. Je sais que sur son revers, il va croiser. Il ne cherche quasi jamais le long de la ligne sauf lorsqu’il est très ouvert ou sur un passing. Quand il contourne son coup droit, il va aussi sur le revers. Il a été un peu plus fort sur ce match, c’est dommage. Mais encore une fois, je trouve que le niveau était très bon.
Plus tôt cet après-midi, on a demandé à Carlos Alcaraz ce qu’il pensait de votre retour au plus haut niveau. Il a répondu que vous faisiez à nouveau partie de ces joueurs que l’on a peur d’affronter. Vous le ressentez?
Oui, c’est différent si l’on compare à mon retour où je n’étais pas au niveau. Je l’ai démontré en battant Ruud ou Medvedev. Si je suis fit et bien tennistiquement, je suis capable de les battre. Mais oui, je vois dans les yeux des gars que cela a changé. Je le vois à l’entraînement, on ressent ces tensions entre nous, comme lorsqu’un joueur retrouve son niveau. Je sais que je fais partie des joueurs dangereux qui aiment défier les meilleurs et qui est capable de les battre, J’espère encore le prouver à l’avenir.
La nuit dernière, une nouvelle compétition par équipes, la United Cup, a été annoncée en amont de l’Open d’Australie. Existe-t-il une chance de vous voir avec la Suisse? Et qu’en est-il de la Coupe Davis?
Oui, il y a des chances. J’avais entendu parler de cet événement et j’en ai déjà discuté avec certains joueurs. Moi, j’ai clairement envie de la jouer. On risque d’avoir une belle équipe avec les filles, Belinda (Bencic) et Jil (Teichmann), et des garçons comme Hüsler et probablement Stricker, s’il veut jouer. Cela doit faire partie de mon début d’année. Concernant la Coupe Davis, j’ai toujours dit que malgré le format, qui est loin d’être le meilleur au monde, mon envie est de rejouer pour la Suisse avant la fin de ma carrière. Est-ce que cela sera en février? Cela dépendra de beaucoup de choses, dont ma forme. Mais l’envie de rejouer pour la Suisse est là.
Dans quel état d’esprit allez-vous à Paris, où le public est toujours très chaud?
J’aime jouer à Bercy, où il y a toujours une belle ambiance. C’est mon dernier tournoi de la saison la semaine prochaine, j’ai envie de bien faire là-bas donc je vais tâcher de bien récupérer de mes efforts ici à Bâle. Je vais affronter Holger Rune, qui est en grande forme (ndlr: le Danois de 19 ans est en demi-finale aux Swiss Indoors). Je suis arrivé là où je voulais être en fin de saison, en gagnant des matches et en battant des joueurs qui sont dans le top 5 ou 10. Maintenant, bien sûr qu’il y a encore énormément de travail pour pouvoir enchaîner l’année prochaine. Mais je suis satisfait de mon année.