PortugalLe budget du gouvernement socialiste rejeté, élections en vue
La loi de finances portugaise a été refusée par une coalition d’opposition mercredi, une première depuis 1974. Le président pourrait dissoudre le Parlement si la crise se poursuit.

Le Premier ministre Antonio Costa est au pouvoir depuis 2015 grâce au soutien des formations de gauche.
AFPL’opposition parlementaire portugaise de droite et la gauche radicale ont voté ensemble mercredi pour rejeter le projet de budget pour 2022 du gouvernement socialiste, ouvrant la voie à des élections législatives anticipées.
Le Premier ministre Antonio Costa, au pouvoir depuis 2015 grâce au soutien des formations de gauche, a exclu de démissionner de son propre chef mais le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a averti qu’il userait de son pouvoir de dissolution en cas d’impasse budgétaire.
«Rendre la parole aux Portugais»
Le rejet de la loi de finances, une première depuis l’avènement de la démocratie portugaise en 1974, n’implique pas automatiquement la chute du gouvernement ou l’anticipation des élections prévues normalement pour l’automne 2023.
Le chef de l’Etat, élu au suffrage direct et reconduit en janvier, dispose néanmoins du droit de dissoudre le Parlement en vertu de son rôle d’arbitre en situation de crise.
«Si l’Assemblée n’est pas en mesure d’adopter un budget qui est fondamental pour le pays, il serait positif de rendre la parole aux Portugais pour qu’ils disent ce qu’ils pensent concernant une future assemblée», a insisté mercredi M. Rebelo de Sousa.

Le président portugais conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.
AFPFin de la fragile union de la gauche
«La dernière chose dont le pays a besoin (...), c’est d’une crise politique dans ces circonstances», a regretté le Premier ministre juste avant le vote marquant la fin de la fragile union de la gauche qui lui a permis de «tourner la page» de la politique d’austérité mené par la droite en échange du plan de sauvetage international accordé au Portugal en 2011.
«J’espère que cette frustration se transformera en une majorité stable et renforcée», a-t-il toutefois ajouté en se disant prêt à respecter «la décision finale» que prendra le chef de l’Etat.
Afin de pouvoir dissoudre le Parlement et fixer la date des élections, le président est tenu par la constitution de consulter formellement les partis représentés au Parlement ainsi que son conseil d’Etat.