Hockey sur glaceOliver Setzinger, dix ans après: «Ça reste la meilleure année de ma carrière»
Émotions, souvenirs et folles anecdotes: les héros lausannois de la promotion de 2013 ont fait marcher leur mémoire, mardi soir, à la Vaudoise aréna. Ils ont été fêtés en marge du succès du LHC sur… Langnau (6-2).
- par
- Chris Geiger - Lausanne
Le mardi 16 avril 2013 marquait le grand retour du Lausanne HC au sein de l’élite du hockey sur glace helvétique. À l’époque, les Lions avaient battu Langnau (3-2) dans un acte VI bouillant et une patinoire de Malley survoltée, pour s’adjuger définitivement le barrage de promotion/relégation contre les Emmentalois d’un Joël Genazzi alors blessé.
Dix ans plus tard, le défenseur a changé de camp et est même devenu capitaine des Lions. Mardi soir, à la Vaudoise aréna, il a recroisé de nombreuses têtes connues puisque l’organisation vaudoise avait profité des retrouvailles entre le LHC et les SCL Tigers (6-2) pour commémorer cette date marquante dans l’histoire récente du club.
La grande majorité des héros avaient répondu favorablement à l’appel du club. Quatre d’entre eux se sont remémorés cette soirée mémorable et ont accepté de partager leurs souvenirs.
«C’est incroyable de tous se retrouver ici, dix ans après. On s’est remémorés tout ce qu’on avait vécu ensemble, notamment le groupe qu’on formait. C’est sympa de la part du club de nous avoir tous réunis et d’avoir organisé cette soirée.
Tout le monde a un peu évolué de son côté. Aujourd’hui, je joue à la Vallée de Joux (ndlr: en 1re ligue) avec Vincent Le Coultre. J’ai gardé des contacts avec d’autres joueurs de cette promotion. Ça fait plaisir, car on a vécu quelque chose d’énorme. On a ce lien qu’on partagera à vie.
Personnellement, cette promotion reste le plus beau moment de ma carrière. Je me rappelle qu’il y avait ma famille, mes amis et tous mes proches. Pouvoir partager ces instants et cette ascension avec eux, obtenue avec le club dans lequel j’ai commencé à jouer, je n’aurais tout simplement pas pu rêver mieux.»
«C’est toujours spécial de revenir à la Vaudoise aréna et de retrouver les supporters qui nous ont suivis lorsqu’on est montés en Ligue A. Aujourd’hui, on peut voir l’évolution effectuée par le club. La prochaine étape pour Lausanne, c’est de décrocher un titre!
Ce qu’est devenu mon mythique scooter? Il est toujours chez moi! Je me suis souvent posé la question si je devais le vendre car je ne l’utilise plus, mais il a une valeur sentimentale. C’était un bon moment avec Florian (ndlr: Conz). Ce sont de beaux souvenirs. Je retiens d’ailleurs beaucoup de beaux moments de cette série face à Langnau. L’ambiance à Malley était franchement unique et exceptionnelle. À chaque fois qu’on rentrait sur la glace, on avait des frissons. Le dernier match, celui de la promotion, est gravé dans ma mémoire.
Dix ans ont passé depuis cette soirée, mais je suis toujours proche des joueurs qui sont restés dans le coin comme Florian Conz, Alain Reist ou Simon Fischer.»
«C’est la première fois que je viens à la Vaudoise aréna et cette patinoire est incroyable. C’est moderne et tout est magnifique. Je dirais toutefois que l’ancien Malley poussait un peu plus les joueurs lorsque les fans chantaient. Je me rappelle d’ailleurs que l’atmosphère était extraordinaire à chaque match, peu importe si on jouait en LNB ou en LNA. Les fans étaient incroyables ici, et ils le sont toujours: c’est le meilleur public que j’ai eu l’occasion de voir.
L’exercice 2012-2013? Je me rappelle m’être blessé et avoir raté une grande part de cette saison, mais j’avais eu la chance de disputer ce fameux dernier match. C’était une énorme surprise car je n’étais pas censé patiner avant l’été, mais j’étais revenu après seulement trois mois d’absence. Tout s’était bien passé, même si j’avais un peu souffert. Ça n’avait toutefois aucune importance vu l’importance du match et le résultat à la fin. Avec le recul, ça reste la meilleure année de ma carrière.
J’ai pris ma retraite il y a deux ans, même si je continue de jouer au hockey pour le plaisir. J’entraîne des tout petits enfants, dans un petit club en Autriche. Désormais, je travaille comme tout un chacun. Je vis une vie tout à fait normale avec ma copine et mes chiens. On profite de la nature et des choses simples du quotidien, mais je dois avouer que je continue de suivre les résultats du LHC.»
«On savait que Lausanne était un club de Ligue A. Je me rappelle qu’on avait senti le soutien de toute la ville à l’époque. Comme on avait essayé de décrocher cette promotion durant de nombreuses années sans y parvenir, les émotions étaient d’autant plus incroyables lorsqu’on avait enfin réussi. Pour tous les joueurs de cette équipe, et même pour ceux qui ont ensuite décroché un titre de champion, je pense que cette ascension reste comme le plus grand moment de nos carrières.
La victoire décrochée lors de ce sixième acte était au minimum à 50% grâce aux fans, qui nous avaient boosté. Déjà dans les vestiaires, on avait compris que ça allait être de la folie. Je me rappelle des sifflets lorsque Langnau était entré sur la glace: on ne s’entendait plus! Lorsque j’avais marqué (ndlr: deux buts, aux 24e et 26e minutes), je me souviens aussi que l’énergie était, en quelque sorte, sortie de mon corps. C’était comme dans un rêve!
La fête qui avait suivi le match nous a encore plus unis. Lausanne a toujours été une ville où on pouvait sortir entre coéquipiers, mais c’était le premier soir où on pouvait vraiment être nous-mêmes. Cette fois-ci, on n’avait pas dû se contenir! Il y avait eu l’épisode du scooter, un feu avait aussi failli se déclencher dans le vestiaire. Dans cette nouvelle patinoire, je ne pense pas qu’il serait encore possible de faire de telles choses (rires)!»