Assassinat de Morges (VD): les parents de la victime témoignent

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JusticeAssassinat de Morges (VD): les parents de la victime témoignent

La mère et le père de João, poignardé à mort en pleine rue, en septembre 2020, par un djihadiste, prennent la parole chez nos confrères de «La Tribune de Genève». «On ne peut pas tuer au nom de Dieu», disent-ils notamment.

L.S.
par
L.S.
C’est devant ce kebab, à Morges (VD) que le drame s’est déroulé le 12 septembre 2020.

C’est devant ce kebab, à Morges (VD) que le drame s’est déroulé le 12 septembre 2020.

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Le 12 septembre 2020, peu après 21h, un jeune Portugais de 29 ans, João Azevedo, était poignardé à mort devant un kebab situé à côté de la gare de Morges. Alors qu’une peine de 18 ans de prison a été requise cette semaine contre l'auteur présumé de cet assassinat commis au nom d’Allah, les parents de la victime témoignent chez nos confrères de «La Tribune de Genève».

Venus du Portugal pour assister au procès de l’accusé, à Bellinzone (TI), ils avouent leur dépit, face à l’attitude de l’homme qui a volé la vie de leur fils: «Je voulais vraiment le voir en face pour lui demander pourquoi il a tué notre fils (…) Mais on n’en a pas eu la possibilité: il ne nous a regardés à aucun moment», raconte la maman de João.

Lors du procès, l’accusé, Omer A. a affirmé être «désolé et navré pour cet incident» et assuré les parents de sa compassion. Des excuses qui n’ont guère convaincu le père de João: «S’il regrettait vraiment son geste, il nous aurait regardés en face. Et il n’aurait pas non plus demandé à quitter la salle d’audience au moment où nous avons eu la parole».

João ne devait pas se trouver là

«Quand la police de notre pays nous a informés du décès de João, on a d’abord imaginé qu’il était mort des suites d’une bagarre. C’est difficile de perdre un enfant, mais c’est encore pire quand un acte terroriste en est la cause», confie la mère de la victime. «Le plus difficile pour nous, c’est qu’il était prévu que notre fils aille souper chez un autre ami ce soir-là. Mais il a finalement préféré rejoindre son groupe de copains au kebab parce qu’il était fatigué après sa semaine de déménagement à Saint-Prex avec sa compagne, et qu’il ne comptait pas veiller tard», ajoute le papa.

«Je ne peux pas concevoir qu’il ait fait cela au nom de Dieu. Un croyant, quelle que soit sa religion, ne se sentira jamais appelé à faire du mal à autrui», explique la mère de João qui, avec son mari, assure être prête à rencontrer les parents de l’accusé. Ces derniers leur ont adressé une lettre d’excuses, s’agissant du geste terrible commis par leur fils.

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