Union européenne: Le Prix Sakharov à Mahsa Amini et au mouvement des femmes en Iran

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Union européenneLe Prix Sakharov à Mahsa Amini et au mouvement des femmes en Iran

Le Parlement européen a annoncé, jeudi, avoir décerné la plus haute distinction de l’UE pour les droits humains à la jeune Kurde iranienne, morte en 2022.

La mort de Mahsa Amini, en septembre 2022, trois jours après son interpellation par la police pour un voile mal ajusté, a donné naissance au mouvement «Femme Vie Liberté» réprimé dans le sang par le pouvoir en Iran.

La mort de Mahsa Amini, en septembre 2022, trois jours après son interpellation par la police pour un voile mal ajusté, a donné naissance au mouvement «Femme Vie Liberté» réprimé dans le sang par le pouvoir en Iran.

AFP

Le prix Sakharov, plus haute distinction de l’UE pour les droits humains, a été décerné jeudi, par le Parlement européen, à Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne décédée l’an dernier, et au mouvement «Femme Vie Liberté» réprimé dans le sang par le pouvoir en Iran. Cette annonce intervient deux jours après que l’avocat de la famille de Mahsa Amini a été condamné par la justice iranienne, à un an de prison pour «propagande» contre l’État, après s’être entretenu avec des médias étrangers.

«Le meurtre brutal de Jina Mahsa Amini», le 16 septembre 2022, trois jours après son interpellation par la police pour un voile mal ajusté, «a marqué un tournant», a déclaré, à Strasbourg, la présidente du Parlement, Roberta Metsola. «Cela a déclenché un mouvement mené par des femmes qui est entré dans l’histoire. Le slogan «Femme Vie Liberté» est devenu un cri de ralliement pour tous ceux qui défendent l’égalité, la dignité et la liberté en Iran», a-t-elle ajouté.

Une autre Iranienne a reçu le prix Nobel de la paix

La mort de Mahsa Amini, à l’âge de 22 ans, avait entraîné des mois de manifestations de grande ampleur contre les dirigeants politiques et religieux iraniens, dont la répression a provoqué des centaines de morts et des milliers d’arrestations. Le soulèvement «Femme Vie Liberté» s’est poursuivi sous différentes formes et apparaît comme l’un des plus grands défis lancés aux autorités iraniennes, depuis la révolution de 1979.

Le 6 octobre, une autre militante iranienne des droits humains, Narges Mohammadi, âgée de 51 ans, s’est vu décerner le prix Nobel de la paix pour son combat obstiné contre le port du voile obligatoire en Iran, et en faveur des droits humains. Elle est actuellement détenue à la prison d’Evin, à Téhéran. Selon elle, le mouvement «Femme Vie Liberté» a «accéléré le processus de démocratie, de liberté et d’égalité» dans le pays, en même temps qu’il a «affaibli les fondements d’un gouvernement religieux despotique».

Alexeï Navaly figure parmi les lauréats précédents

Le Parlement européen a condamné à plusieurs reprises la répression des contestations par les autorités iraniennes, et qualifié la situation des droits de l’homme dans le pays de «désespérée». En octobre 2022, les eurodéputés avaient appelé à des sanctions à l’encontre du régime, puis réclamé en janvier 2023 l’inscription sur la liste des organisations terroristes du Corps des gardiens de la révolution.

Créé en 1988, le prix Sakharov «pour la liberté de l’esprit» récompense chaque année des personnes ou organisations défendant les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Le prix 2023 sera formellement remis au cours d’une cérémonie, dans l’hémicycle de Strasbourg, le 13 décembre. Doté de 50’000 euros, il porte le nom du dissident soviétique et physicien nucléaire Andreï Sakharov, prix Nobel de la paix en 1975. Il a notamment été décerné à l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny et à l’opposition en Biélorussie.

(AFP)

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