Nouveaux investissementsDouze milliards pour que les routes soient des billards et des boulevards
Le Conseil fédéral prévoit des montants massifs pour retaper et agrandir certains tronçons dont il a la responsabilité. Il affirme que tout le monde a à y gagner.


Faire revenir les voitures sur l’autoroute pour décharger les routes secondaires: le Conseil fédéral n’y voit que du bon.
20min/Marco Zangger«Il faut élargir les autoroutes aux points névralgiques pour éviter les embouteillages et promouvoir la mobilité combinée.» À l’heure où le monde politique cherche à augmenter la part des déplacements faits en transports publics, la phrase aurait pu paraître appartenir au passé. Or, mercredi, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a défendu plus de 12 milliards de francs d’investissements pour les routes nationales, ces prochaines années.
La Suisse romande: plus tard
Des projets dans quatre secteurs autoroutiers «ont atteint un stade de planification très avancé» et seront concrétisés: autour de Berne-Wankdorf ainsi que des tunnels à Saint-Gall, Bâle et Schaffhouse. En Suisse romande, les projets autour de Genève ou dans l’ouest lausannois «sont sur de bons rails» mais seront réalisés plus tard.
La crainte est souvent soulevée par les milieux sceptiques du trafic routier: plus on construit de routes, plus il y a de trafic. Le Conseil fédéral estime à l’inverse que plus les autoroutes sont surchargées, plus le trafic se reporte sur les routes secondaires, plus proches des zones d’habitation. Il faudrait donc ramener toutes les voitures sur les axes autoroutiers.
Un beau toilettage
«Si nous libérons les zones d’habitation du trafic de transit, nous créons de nouveaux espaces, notamment pour les transports publics et la mobilité douce», a plaidé la ministre socialiste. «C’est dans l’ADN de notre pays qu’aucune région ne soit mise à l’écart. Tous les habitants doivent avoir un même accès aux infrastructures», a-t-elle poursuivi.
Dans le détail, le Conseil fédéral financera les quatre élargissements mentionnés avec 4,3 milliards de francs. De, plus, il prévoit des dépenses de 8,4 milliards entre 2024 et 2027 pour l’exploitation et l’entretien des routes nationales existantes, qui doivent être toilettées.
«Il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de trous, que les installations soient propres, qu’en hiver elles soient déblayées, que la sécurité des tunnels soit assurée, que la population soit protégée contre le bruit, que des corridors pour la faune sauvage soient créés mais aussi adapter les infrastructures au développement de la mobilité électrique», a énuméré Simonetta Sommaruga.